Dans le sondage Harris Interactive sur les Françaises et l’amour, rapport publié en Juillet 2011, établi sur un panel représentatif de 733 femmes de 18 ans et plus (que j’avais déjà évoqué dans mon précédent billet : ”Fidélité, grande escroquerie de l’amour ?”, parmi les qualités les plus recherchées par les femmes chez un homme (et on peut imaginer que c’est globalement la même chose pour les hommes) arrivent loin en tête de toutes les autres : Fidélité et Sincérité.

Fidélité (étymologiquement du latin Fides qui veut dire “foi”, “confiance”) et Sincérité (expression fidèle de ses sentiments, mot lui aussi synonyme de fidélité, loyauté, honnêteté), au delà de leur signification littérale, renvoient à la même notion:
LA CONFIANCE.

La confiance est donc indéniablement la valeur "number one" aux yeux de tous et il est avéré que nul ne semble concevoir de relation amoureuse ou amicale qui en serait exempte.

Le fait étant établi, plusieurs questions se posent.

Qu’est-ce que la confiance et qu’implique-t-elle véritablement ?
Pourquoi ne pouvons-nous généralement pas envisager de relations amoureuses sans confiance ? Pourquoi la confiance ou son absence a-t-elle un tel impact sur nos sentiments ?
Les notions de confiance et d’amour sans risque sont-elles dès lors compatibles ?
Doit-on chercher à construire une relation sans risque, est-ce faisable, cela est-il même souhaitable ?

Les réponses qui nous paraissent souvent évidentes de prime abord, le sont beaucoup moins lorsqu’on les passent au crible de l’analyse et, comme nous le verrons dans la conclusion de ce billet, les comportements de beaucoup se révèlent souvent totalement illogiques par rapport au but recherché et aboutissent à l’échec.



I - QU’EST-CE QUE LA CONFIANCE ET QU’IMPLIQUE-T-ELLE ?


Afin d'établir notre définition je vous propose de trouver des exemples de la vie courante puis de déterminer s’ils sont basés sur la confiance ou au contraire sur la méfiance (ou la défiance).

Exemple de confiance :
- Je prête de l’argent sans demander de reconnaissance de dette
- Je dévoile une information personnelle qui doit rester secrète
- Je laisse les clés de mon appartement à la gardienne pendant les vacances
- Je vote pour un candidat aux élections
- J’investi mon argent en bourse

Exemples de défiance :
- La banque me fait crédit
- Je prête mon appartement (ou le loue) contre caution
- Je place mon argent sur un compte rémunéré

On s’aperçoit que le premier point commun entre tous les exemples de confiance est d’abord qu’elle repose sur la croyance que les choses se passeront dans le bon sens (cela s’appelle l’optimisme) et non sur une certitude. Je pense que mon argent me sera rendu, que mon secret le restera, que ma maison sera en de bonnes mains, que le nouveau président fera les reformes qu’il a promis ou encore que mes valeurs boursières vont prendre de la valeur.

Deuxième point commun, l’absence de garantie (allant de pair avec toutes croyances, qui par définition reposent sur la foi et non sur la preuve). En effet, qui peut affirmer que la bourse va monter, comment être certain que mon secret ne sera jamais divulgué, je ne peux pas non plus jurer que le nouveau président tiendra toutes ses promesses (d’autant qu’en réalité la plupart du temps elles ne dépendent même pas de lui, mais c’est un autre sujet), pas plus que je suis garanti que la gardienne à qui j’ai confié mon appartement n’en profitera pas pour tout saccager. Bref, dans tous les cas de figure il n’y a aucune garantie concrète que ce que nous espérons arrivera, nous n’avons justement que des espoirs.

Au contraire, dans tous les exemples de défiance, on retrouve de diverses façons l’idée de garantie (mais le plus souvent il s’agit d’un contrat qui lie les deux partis et qui défini les devoirs et les obligations de chacun). Que ce soit un contrat de crédit, une caution, ou un placement bancaire à taux garanti, il y a toujours quasi certitude sur le résultat. En résumé, nul besoin de croire ni d’espérer une issue favorable, on est pratiquement sûr que ce que l’on attend en retour va bien arriver, la loi est de notre côté et nous avons en notre possession tous les moyens de la faire jouer.

Le dernier point commun à tous les exemples de confiance est la notion de risque. En effet, dans tous les cas de figure, l’issue, le résultat, s’il est contraire à celui espéré, représente un risque réel. Je peux être dépouillé de la somme prêtée, voir mon appartement cambriolé, perdre toute ma fortune en bourse, avoir été trompé par celui pour lequel j’avais voté, ou encore retrouver mon secret exposé au grand jour avec toutes les conséquences que cela implique (car si cela devait rester secret c’est certainement pour de bonnes raisons). Le risque est permanent. Par extension, au risque apparaît conjointement l’idée de la vulnérabilité. Si quelque chose ne comporte aucun risque ou des risques qui ne nous rendent pas vulnérables (moralement, psychologiquement, financièrement, matériellement) alors la notion de confiance n’entre plus en jeu. Pas besoin de faire confiance pour que quelqu’un garde un secret dont il nous importe peu qu’il soit révélé car sans aucune conséquence.

A l’inverse, dans la méfiance, toute notion de risque est exempte, ou alors elle est minime. La banque a tous les outils pour ponctionner mon compte et se rembourser, la caution m’assure qu’en cas de vol ou de dégradation je pourrai racheter des biens similaires ou couvrir les réparations, le compte rémunéré garanti un taux fixe et la banque ne peut y déroger même en cas de crise. Bien évidemment, dans des circonstances exceptionnelles, le risque existe mais les chances que la banque fasse faillite, que le garant de la caution ou la personne qui a pris un crédit soit insolvable sont faibles. Et en général, on diminue encore les risques en vérifiant ces informations avant de conclure un accord.

Pour résumer on peut donc définir la confiance comme étant une des formes de l’optimisme en ceci qu’elle repose d’avantage sur la croyance positive que sur la certitude.

La confiance est un sentiment, un état d’esprit ou une disposition psychologique envers quelque chose ou quelqu’un qui se caractérise par le choix ou l’intention d’accepter de se rendre vulnérable par une prise de risque sur la base de croyances positives et non de garanties concernant une issue.

Ce qu’il faut retenir de cette définition c’est que les composantes inhérentes et indispensables à la notion de confiance sont :

- La croyance optimiste (l’espoir et non l’assurance)
- La vulnérabilité (existence et exposition à un danger)
- Le risque (absence de certitude quand à l’innocuité, la non dangerosité)

Il suffit qu'une seule de ces composantes soit absente pour que la confiance ne s'applique pas.



II - POURQUOI LA CONFIANCE EST-ELLE INDISPENSABLE A TOUTE RELATION AFFECTIVE ?


Que ce soit en amour ou en amitié, voire même dans certains cas en affaire (car il y a des situations où les contrats ne couvrent jamais vraiment tous les risques et la parole donnée demeure essentielle) nous nous exposons précisément à toutes les composantes qui impliquent de devoir faire confiance.

A) CROYANCE OPTIMISTE

Nous ne nous engageons dans une relations amoureuse ou amicale, ou ne décidons de faire affaire avec telle ou telle personne que dans l’espoir d’un gain. Dans le cas de la relation affective le gain souhaité sera, l'échange, la complicité, l'amour ou l'amitié, bref, le bonheur et parce que nous pensons que c’est justement avec la personne que nous aurons choisi que nous aurons le plus de chance de l’atteindre. C’est la même chose dans un partenariat professionnel à ceci près que le gain espéré n’est pas affectif mais matériel (gagner de l’argent).

Si nous étions certains que nul gain n’est à retirer d’une relation ou d’une collaboration, il ne nous viendrait pas à l’idée de l’initier ou de la faire perdurer. C’est donc bien une croyance optimiste qui nous motive. Peu importe d’ailleurs à quoi cette croyance est due (le feeling avec l’autre, notre expérience passée, la réputation de notre collaborateur, etc...)

B) VULNÉRABILITÉ

Nous possédons une armure sociale, morale, qui nous permet de nous protéger d’un monde sans concession, un monde rude. Grâce à cette armure, nous sommes imperméables aux coups qui nous sont portés ou, tout du moins, nous y sommes moins sensibles. C’est une anesthésie en quelque sorte. Cependant, lorsqu’on est anesthésié, même localement, si nous ne ressentons plus la douleur, nous sommes également insensibles au plaisir. On ne ressent pas la piqûre mais pas la caresse non plus.

Pour ressentir la caresse nous devons quitter l’armure, laisser tomber nos défenses.

A la minute même où nous nous engageons dans une relation affective, et plus nous progressons dans cette relation, plus nous sommes obligés de nous dévoiler, de nous livrer à l’autre. Faire entrer quelqu’un dans notre sphère intime c’est forcément baisser la garde afin de lui permettre de nous atteindre de la plus belle façon qui soit. Nous en avons tous intimement conscience et cela génère d’ailleurs pas mal de peur chez certains. (cf le billet intitulé "Comment ne plus avoir peur d’aimer ?")

Effectivement, il s'agit bien de peur, car à partir du moment où nous laissons tomber notre carapace, nous sommes certes plus accessibles à l’autre, plus aptes à laisser nos sentiments évoluer et toucher l’autre, mais en parallèle, nous le sentons, nous le savons, nous sommes aussi clairement plus vulnérables. Donner à l’autre les moyens de nous faire du bien, c'est aussi lui remettre les armes permettant de nous atteindre de manière autrement plus négative.

Seulement voilà, il est illusoire de penser qu’on puisse tisser des liens avec quelqu’un sans le laisser s’approcher de soi. D’ailleurs il est amusant de constater que même au niveau du langage, les expressions employées pour parler d’amour concordent mot pour mot avec celles de la sexualité.
Pour devenir intime il faut toucher l’autre et être touché par lui, le laisser pénétrer notre intimité, se découvrir, se mettre à nu et par là même, se rendre plus vulnérable.

C) RISQUE

L’enjeu est donc de taille puisque d’un côté on peut espérer le meilleur mais que de l'autre nous nous mettons en position de risquer le pire. Et le risque est avéré en cela qu’il ne peut exister de garanties contractuelles d’innocuité. Même si l’autre vous assure qu’il ne veut que votre bien, ses mots ne restent que des paroles, seul l'avenir dira si vous avez eu raison de lui faire confiance. Les conséquences sont, elles aussi, importantes. On le sait, l’amour et la haine sont deux sentiments extrêmement proches et les Hommes (au sens large, donc cela inclut les femmes) sont capables de faire autant de bien que de mal. Si l’amour peut mener à l’extase, il peut aussi mener à la destruction et la dévastation.

S’ouvrir c’est donc forcément prendre le risque d’être trahi (en amour, en amitié, comme en affaire), d’être meurtri.

Conclusion : Quand ça n’est pas un contrat qui scelle une relation (et les sentiments, ainsi que la conduite qui va de pair, ne sont pas contractuels), la confiance se révèle juste indispensable à la vie d’une relation qu’elle soit amoureuse ou amicale (voire professionnelle) simplement parce que, de part sa structure même, cette relation renvoie à tous les paramètres qui nécessitent la présence de confiance. On peut considérer que la confiance est réellement le pilier porteur d’une relation, sans elle, rien n’existe, et une fois perdue tout s’écroule.



III - EXISTE-T-IL UN AMOUR SANS RISQUE


Comme nous l'avons vu à la fin du premier chapitre, il suffit qu'une seule des composantes inhérentes à la confiance soit absente pour que la confiance ne s'applique pas à une relation. Tant est si bien que si on parvenait à enlever l'élément "risque" de l’équation, alors la confiance ne serait plus nécessaire pour mener à bien cette relation. En théorie, on pourrait alors aimer quelqu’un sans avoir à lui faire confiance, autrement dit, sans avoir besoin de se mettre en danger, de prendre le moindre risque. Ce serait fort plaisant et confortable. Le seul problème est qu'en pratique c’est utopique.

Pour éjecter le risque il faudrait soit :

- Ne pas placer le moindre espoir dans cette relation. Ne pas y croire une seconde. Bref s'en foutre totalement. Dans ces conditions, il n'y a aucune raison de s'y impliquer. Ce qui nous motive justement à songer à une possible relation avec quelqu'un c'est l'espoir qu'elle nous apportera quelque chose.

- obtenir des garanties solides et quoi qu’on fasse, on ne saurait en obtenir dans ce domaine. On aura beau chercher toutes les “preuves” que l’autre est digne de notre amour, de notre engagement, elles ne seront que des chimères car nous ne sommes pas dans la tête de l’autre. On peut toujours se baser sur son attitude présente, enquêter sur son passé, lui poser des questions sur son avenir, tout ce qu’on obtiendra ne sera toujours que suppositions. Par quelque bout que l’on prenne le problème, tout restera toujours une affaire de croyance, de conviction, d’intuition et jamais de certitude.

- se rendre totalement invulnérable, ce qui tout aussi improbable et surtout antinomique de l’amour puisque, pour reprendre l’image de l’anesthésie, si nous sommes insensibles à la douleur, dans le même temps, nous le sommes forcément aussi au plaisir. C’est exactement comme les médicaments, les plus efficaces sont aussi les plus dangereux. En matière de relations humaines, ce qui ne risque pas de nous faire grand mal n’a aucune chance de nous faire grand bien non plus, au mieux cela nous laisse indifférent et l’indifférence est l’absence totale de sentiment. Comment alors conjuguer sentiments et invulnérabilité ? C’est impossible.

Non, définitivement non, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, il ne peut y avoir d’amour sans confiance et le risque est inhérent à la confiance. Bilan : il ne peut y avoir d’amour sans risque.

Mais pour développer ma pensée un peu plus avant je dirai que le vrai risque n’est pas forcément là où on croit.

Le plus grand risque n’est pas de se tromper sur quelqu’un ou sur une direction sentimentale qu’on n’aurait finalement pas du prendre, de souffrir d’un mauvais choix ou d’une déception, d'être un jour fourvoyé et trahi. La plus grand risque, qui est aussi celui qui a les plus grandes chances de nous mener à l’échec est de n'en prendre aucun.

Le véritable risque serait de passer à coté de l’amour parce qu’à ne pas vouloir prendre le risque de se planter, on ne risque pas non plus sa chance de réussir !

J’entends régulièrement des personnes dire "la confiance doit se gagner", "je n’accorde pas ma confiance comme cela, il faut que je sois sûr de la personne", "j'ai déja été abusé(e), chat échaudé craint l'eau froide alors je commence par me méfier et si je vois que l’autre est sincère alors, petit à petit, je donne ma confiance".

Oui, je l’avoue, j’en entends des conneries !

Gagner la confiance, donner sa confiance petit à petit, être sûr de l’autre... Si les personnes qui sortent ce genre d’inepties avaient un tant soit peu réfléchi à ce qu’est la confiance, elles les garderaient pour elles. Par son étymologie même, confiance (con - ensemble, fiance, de “fidere”, se fier, croire) exclue toute idée de certitude. Cela viendrait-il à l’idée de quelqu’un de dire “Ma foi en Dieu se gagne, je n’accorde pas ma foi si je ne suis pas sûr de l'existence de Dieu” ? Une croyance ne se fonde pas sur des preuves !!! On accorde sa confiance ou on la retire mais elle ne se gagne pas. Les gens sont tellement apeurés, ont un tel besoin de se rassurer que cela déforme complètement leur façon d’aborder la question.

On sait que sans confiance il ne peut y avoir d’évolution dans une relation. Pour avancer, il faudra donc bien qu’à un moment ou à un autre, quelqu’un commence par faire confiance à l’autre (idéalement que les deux se fassent mutuellement confiance assez rapidement). Tant qu’on stagne dans la méfiance comment avancer ? Donc admettons que l’un des deux fasse le premier pas (celui qui ne dit pas que la confiance doit se gagner). Qu’arrive-t-il si l’autre reste dans la méfiance ? Toutes les chances sont que le premier recule très vite.

Pourquoi la méfiance de l’un contribue-t-elle à alimenter la méfiance de l’autre ? C‘est très simple et pour l'expliquer je vais illustrer mon propos par un petit scénario.

Imaginons un déjeuner où chaque convive apporterait un plat qu’il a cuisiné pour l’autre. Vous me conviez chez vous pour le déjeuner et nous dévoilons les plats que nous nous sommes mutuellement préparés. Surprise, nous avons tous deux préparés de succulents champignons !

Une fois à table, vous me servez les champignons que vous m’avez cuisinés et je vous sers les miens.
Sans même me poser de questions, je m’apprête à me jeter sur mon assiette lorsque, à ma grande surprise, je vous surprends à analyser le contenu de la vôtre que vous finissez par délaisser sans y avoir touché. Vos champignons sont toujours dans mon assiette et je n’y ai pas encore goûté.

A ce stade du déjeuner que vais-je penser ?

Sauf explication rationnelle contraire, j’aurai toutes les raisons de penser que si je vous ne goûtez pas mes champignons c’est que vous devez craindre que je cherche à vous intoxiquer. Ça ne fait pas plaisir (comme on dit, “la confiance règne !”)

Que vais-je faire ?

Il y a fort à parier que me vienne alors à l'esprit la même question. Je me demanderai si vous ne seriez pas capable de m’empoisonner puisque c’est apparemment la première idée qui vous est venue à l’esprit lorsque je vous ai servi mes champignons. Dans le doute, je m’abstiendrai d’y goûter. Votre méfiance à mon égard m’aura donné des soupçons sur vos propres intentions.

Une personne incapable de vous accorder sa confiance :

- démontre d’abord qu’elle n’est pas prête à prendre le risque, sous-entendant par là même que vous représentez pour elle un danger potentiel et non une bénédiction, que vous n'êtes donc pas digne, à ses yeux, de recevoir cette confiance.

- D’autre part, sa méfiance laisse planer le soupçon qu’elle serait elle-même capable d’être un danger pour vous. Ne pas pouvoir accorder sa confiance au départ revient à déclarer implicitement à l’autre qu’on n’est soi-même pas digne de confiance, donc potentiellement dangereux.

Bilan : il est impossible de faire confiance à quelqu’un qui ne vous fait pas confiance. Il n’y a qu’un seul moyen de savoir si on peut faire confiance à quelqu’un, c'est justement de prendre ce risque et voir ensuite si l'autre se révèle à la hauteur de ce don (ou pas).



IV - CONCLUSION : LE PLUS GRAND RISQUE EST DE NE PAS EN PRENDRE


La confiance est à la base de toute relation inter-personnelle et a fortiori amoureuse parce qu’une relation ne peut être basée sur autre chose que la croyance dans les bonnes intentions de l’autre.

Parce qu’on est deux, et que l’autre n’est pas nous, nous ne pouvons pas tout maîtriser, nous ne pouvons être sûr de rien. Même si ça rassure, attendre, demander ou exiger des garanties ne sert à rien. Tentative à la fois maladroite, ne faisant que mettre à jour notre propre malaise, notre manque de confiance en nous-même et vaine car totalement illusoire qui, au final, ne fera que fragiliser la confiance de l’autre car là où il y a "garanties" point de confiance n'est à attendre.

Enfin, aimer c’est risquer, à vouloir le supprimer c’est le risque d’être aimé qu’on supprime. Quand on y réfléchit, en amour, comme dans pas mal d’autres domaines d’ailleurs, le pire risque est celui de ne pas en prendre du tout.

Il ne faut donc pas chercher à supprimer le risque mais seulement sa peur du risque. Je terminerai en citant cette phrase d’Erica Jong (écrivaine féministe New-Yorkaise) qui résumera bien ma conclusion à ce billet et que devraient avoir en tête toutes celles et ceux qui abordent ou qui vivent une relation : “... L’amour est tout, c’est bien connu... Il vaut vraiment la peine qu’on se batte pour lui, qu’on se montre courageux pour lui, qu’on risque tout pour lui. Et le problème c’est que ne rien risquer est un risque encore plus grand”*.

* “Do you want me to tell you something really subversive? Love is everything it's cracked up to be. That's why people are so cynical about it. It really is worth fighting for, being brave for, risking everything for. And the trouble is, if you don't risk anything, you risk even more.” (How to Save Your Own Life, Erica Jong, 1977)