Préambule : Les implications de la réponse à cette question sont nombreuses :

A - Si la réponse est oui cela implique que :

- on ne peut trouver désir et plaisir sexuel qu'avec quelqu’un pour lequel on éprouve de profonds sentiments.
- on ne peut ressentir de désir sexuel que pour une seule personne, celle dont on est amoureux. Le désir, comme les sentiments, est exclusif et mono-objectivé (dirigé vers un seul objet).
- le désir sexuel étant en tous points corrélé à l’amour qu’on éprouve pour quelqu’un, on ne peut pas vouloir tromper une personne qu'on aime (puisqu'on ne désire personne d'autre) ou alors cela signifie qu'on n'aime plus cette personne et par voie de conséquence, la fidélité peut-être considérée comme une sorte de baromètre infaillible de nos sentiments.


B - Si la réponse est non cela implique que :

- on peut ressentir du désir sexuel pour quelqu’un dont on n’est pas amoureux.
- on peut prendre du plaisir sexuel avec quelqu’un pour lequel on éprouve aucun sentiment.
- le désir sexuel n’est pas forcément proportionnel à l’amour qu’on éprouve pour quelqu’un et ça n’est, de ce fait, en rien, un outil de mesure de nos sentiments pour l'autre.
Par extension cela implique alors que coucher avec quelqu’un d’autre que le conjoint qu’on aime ne signifie en rien qu’on n'aime plus notre conjoint.
En d’autres termes, la “fidélité” ne représente rien de plus qu'une preuve de considération pour l’autre, de respect de la parole donnée, certainement pas une preuve d'amour.


Alors prenons les questions une à une :


I - L’amour est-il une condition sine qua non pour éprouver du désir ou du plaisir sexuel avec son partenaire ?

Si désir sexuel et sentiments étaient liés cela impliquerait que nous ne pourrions éprouver de désir pour quelqu’un que nous n’aimons pas, pour lequel nous n’éprouvons aucun sentiments. Nous ne pourrions trouver de plaisir dans l’acte que pour un partenaire pour qui on éprouve déjà de l’amour.

Il semble évident pour les hommes et, dans une moindre mesure, pour la plupart des femmes, qu’on parvienne sans problème à éprouver et désir, et plaisir, avec un partenaire dont nous ne sommes pas encore amoureux pour peu que le feeling et l’attirance physique passent bien.

Ici encore, on pourra toujours objecter des exceptions et même s’il est vrai que certaines femmes (et plus rarement certains hommes) ne peuvent éprouver de désir ou trouver du plaisir dans l’acte sexuel sans union, ou sans amour, il faut être honnête et admettre que ça n’est pas le cas pour la majorité d’entre-nous.

Si c’était le cas de la majorité, les gens n’auraient jamais envie ou ne prendraient aucun plaisir à coucher ensemble avant des semaines ou des mois après la rencontre, le temps d’être liés l’un à l’autre par de puissants sentiments.

Je m’appliquerai à ne considérer que la majorité et avancer la réponse suivante :

On peut indéniablement éprouver désir sexuel et plaisir pour quelqu’un qui nous attire sans forcément en être déjà amoureux.


II - Le désir sexuel est-il "mono-objectivé" sur la personne aimée?

Autrement dit, une fois amoureux, le désir sexuel n’existe-t-il naturellement plus que pour l’objet de son amour ?

Si c'était le cas, pas un homme amoureux ne poserait son regard sur une autre femme, pas une femme amoureuse n'aurait ne serait-ce que le début d'une idée de fantasme à l'égard d'un autre homme que son "chéri". Pas une seule seconde, tant que l'amour serait présent dans le couple, le désir sexuel de l'un pour l'autre ne décroîtrait.

Mais comme je l’ai expliqué dans mon billet sur “partenaire sexuel unique...” les études scientifiques et l’observation démontrent bien que cela est faux.

Le désir sexuel est d’autant moins centré sur l’objet de son amour que le temps s’écoule. Il s'en suit que la fréquence des rapports sexuels avec le même partenaire diminue dans le temps. Que les périodes d'abstinence s'allongent aussi plus la relation dure.

Dans la durée, la libido ne décroît pas aussi rapidement que le désir pour un même partenaire unique. Notre capacité à désirer physiquement quelqu’un pour lequel on n'éprouve aucun sentiment, associé à une libido active et à une diminution du désir dans le temps pour la personne qu’on aime aboutit forcément à orienter notre désir vers un autre objet, qu’on passe à l’acte ou pas.

Amoureux ou non, il semble évident que notre désir n'est pas dirigé vers un objet unique. C'est d'autant plus flagrant que le temps passe.

Est-ce donc à dire que, plus le temps passe moins on aime son partenaire ?
La réponse est à suivre.


III Le désir sexuel est-il un outil de mesure des sentiments ?

Et c’est justement tout le sujet de ce billet. Est-ce que le désir et les sentiments sont liés de telle façon que l’absence de désir serait l’indicateur infaillible pour détecter l’absence ou la diminution des sentiments et vice-versa? L'abondance du désir sexuel prouverait-il, sans doutes raisonnables, l'existence de sentiments amoureux solides ?

Partant du fait que nous sommes maintenant d’accord pour admettre qu’on puisse éprouver du désir/plaisir sans pour autant connaître encore de sentiments pour son partenaire, il n’y a aucune raison pour que la réciproque ne soit pas vraie. C’est à dire, pouvoir encore éprouver de l’amour pour son conjoint sans pour autant encore éprouver de désir.

Oui mais ici à nouveau, voilà que nous sommes taraudés par la morale et les préceptes judéo-chrétiens qui nous mettent dans la tête que le corps et l’âme sont liés. Morale qui nous amène à penser que si le corps ne répond plus présent, c’est que l’âme est ailleurs elle aussi. Que si le désir n’est plus intense, c’est qu’alors, les sentiments eux aussi se sont dissipés.
Si c'était vrai, nous ne pourrions jamais avoir envie de coucher avec quelqu’un dont nous ne ne serions pas éperdument épris.

OK mais alors, au-delà des préjugés judéo-chrétiens, pourquoi sommes-nous si profondément convaincus que si notre partenaire n’a plus (ou moins) envie de nous toucher, c’est qu’il nous aime moins (ou plus du tout) ?
Pire, que si notre partenaire couche avec quelqu’un d’autre, c’est qu’il ne nous aime plus vraiment ?
Pourquoi se dit-on, “si elle/il m’aimait vraiment, il n’aurait pas eu envie de coucher avec un(e) autre”.

Du coté des femmes :

Il semble clair que la morphologie de leur psychisme (en rapport avec leur physiologie) les amènent à “intellectualiser” leurs relations sexuelles beaucoup plus que les hommes. Je veux dire par là, que, les femmes étant beaucoup moins “mécaniques” que la plupart des hommes pour connaître la jouissance, le contexte psychologico-affectif dans lequel a lieu le sexe est pour beaucoup dans l’atteinte du plaisir et dans l’excitation du désir. De ce fait même, pour une femme, il semble logique d’associer plus facilement, désir et sentiments puisqu’elles-mêmes connaîtront naturellement et plus facilement désir et plaisir pour quelqu’un dont elles sont amoureuses que pour un parfait inconnu. Là encore, je ne parle que de la majorité car en moyenne 1 femme sur 4 aujourd’hui conçoit (comme 1 homme sur 2) de trouver du plaisir sans forcément être amoureuse (source Inserm, 2006).

Mais ça n’est pas parce que cela semble plus naturel à une femme qu’à un homme d’associer sentiments et désir que cela veut dire pour autant que les deux sont intimement liés.

Du coté des hommes :

A contrario, les hommes étant naturellement plus "mécaniques" dans leur capacité à connaître le plaisir, il est clair, que le sexe peut parfaitement se concevoir sans sentiment, qu’il peut exister en tant que pulsion indépendante de l’affectif. Si ça n’était pas le cas, les prostituées seraient au chômage depuis longtemps. Je ne crois pas en effet que les clients de ces filles de joies aient besoins d’être amoureux d’elles pour parvenir à l'orgasme.

J’affirme que les hommes peuvent réellement, sincèrement aimer une femme sans avoir pour autant encore envie de coucher avec elle et inversement, coucher avec une femme sans l’aimer. Je vais même plus loin, les hommes peuvent aimer sincèrement une femme et coucher avec une autre.

Je sais, cela va en faire bondir plus d'une, et je tiens ici un discours qu’aucune femme n’a envie d’entendre, et même, avec qui la plupart des femmes ne sont pas d’accord.
Lorsque j'évoque ce genre de point, le discours que j'entends alors c'est : "moi je suis une exception, mon homme n'est pas comme ça !" ou encore "Je connais pleins de couples qui ne sont pas comme ça!". Je donnerai simplement à ces personnes le conseil suivant : "Arrêtez de vous croire systématiquement exceptionnels, cela vous évitera bien des déconvenues le jour où vous vous apercevrez d'une réalité que vous aurez nié jusqu'alors".

L'étude de l'Inserm de 2006, concernant la sexualité des Français, étude à laquelle je fais souvent référence, constate que le clivage entre les hommes et les femmes à propos de la représentation sexualité/affectivité, reste important. Elle explique ces divergences comme s'inscrivant, je cite : "dans une vision du monde qui voit dans la biologie la cause essentielle des différences hommes/femmes en matière de sexualité. Cette vision du monde s’exprime d’ailleurs souvent dans une psychologie qui se fonde sur les différences biologiques. Ainsi, les femmes et, dans une moindre mesure, les hommes adhèrent majoritairement à l’idée selon laquelle les hommes auraient « par nature plus de besoins sexuels que les femmes » (75% des femmes et 62% des hommes)". Les femmes ne considérant pas, en majorité, la sexualité comme "indispensable" à leur équilibre personnel mais seulement "importante", toujours selon cette étude.

C’est normal. Comme je l’ai écrit plus haut, les femmes intellectualisent beaucoup plus leur sexualité et de ce fait, le plaisir qu’elles en tirent est, dans une plus forte proportion que les hommes, souvent lié aux sentiments qu’elles éprouvent pour leur partenaire. Dans ces conditions, leur désir est sans doute un indicateur plus fiable de l’état de leurs sentiments qu'il ne l'est pour les hommes. Cela dit, la réciproque n’est pas vraie et de plus en plus de femmes parviennent aujourd’hui à dissocier l’affect du désir sexuel pour trouver du plaisir. J'ajouterai au passage, même si ça n'est pas le sujet, que les hommes aussi sont capables d'intellectualiser leurs rapports, même si ça n'est pas au départ dans leur "nature", fermez la parenthèse.

Oui mais, me dira-t-on encore, si les hommes conçoivent en majorité le fait de pouvoir aimer quelqu'un tout en couchant avec quelqu'un d'autre, pourquoi n'admettent-ils pas l'infidélité de leur femme ? Si les femmes conçoivent que les hommes ont plus de besoins "naturels" qu'elles-mêmes, comment se fait-il qu'elles n'acceptent pas l'idée que l'homme qui les a trompé puissent encore les aimer sincèrement ? Est-ce réellement parce que cela remettrait en cause leur foi dans les sentiments que l'autre leur porte ? Cette idée du "s'il m'aimait vraiment il n'aurait jamais eu envie d'aller voir ailleurs!" est-elle fondée ?

La raison inavouée est ailleurs. Elle se trouve bien éloignée de toutes considérations amoureuses et bien au contraire de l'amour, elle est d'ordre narcissique.

Ce qui nous blesse réellement lorsque nous savons que l'autre a été "voir ailleurs" c'est moins que cela remet en cause les sentiments qu'il nous porte, que la blessure narcissique de ne plus se sentir l'unique objet sur lequel son désir se porte. C'est une pensée qui va à l'encontre de tout sentiment amoureux, c'est une pensée totalement egoïste. Maintenant, c'est aussi une pensée humaine et on ne peut pas grand chose contre. Nous sommes peu nombreux à être capable de contrebalancer notre amour-propre par la raison et la réflexion, surtout lorsque notre ego est bousculé. Gardons en tête quand même que l'amour-propre est à l'opposé de l'amour.

En résumé, même si pour les femmes, le désir sexuel semble plus souvent lié au sentiment amoureux que pour les hommes, même si l'apparente exclusivité du désir de l'autre pour soi flatte notre ego, ce désir est dissociable des sentiments pour les deux sexes, et ne peut donc pas être considéré comme un outil de mesure fiable des sentiments .


VI - La "Fidélité" prouve-t-elle l'existence d'un sentiment amoureux ?

Pourquoi alors, si sexe et amour sont dissociables, tous les hommes et les femmes en couple ne vont pas voir ailleurs un jour ou l'autre ?

Les naïfs (ou les hypocrites) répondront : "parce que quand on s'aime on ne désire personne d'autre."

C’est souvent vrai au début d’une relation, mais les études montrent bien qu'à terme, c’est faux.

Comme je le disais plus haut, dans la durée, la libido ne décroît pas aussi rapidement que le désir pour un même partenaire unique. Notre capacité à désirer physiquement quelqu’un pour lequel on n'éprouve rien, associé à une libido active et à une diminution du désir dans le temps pour la personne qu’on aime aboutit forcément à orienter notre désir vers un autre objet, qu’on passe à l’acte ou pas.

De ce fait, les raisons qui nous poussent à la "Fidélité" n'ont rien à voir avec un désir qu'on éprouverait exclusivement et à jamais pour le partenaire dont on est amoureux.

Pour illustrer la suite de mon propos j'ai traduit une scène que je trouve particulièrement appropriée et extrêmement réaliste, extraite du film sublime de Stanley Kubrick, scénario adapté d'une nouvelle de l'écrivain autrichien Arthur Schnitzler : Eyes Wide Shut.

Pour ceux qui ne l’ont pas vu, voici un rapide résumé de ce qui précède cette scène.

Bill et Alice forment un couple new-yorkais très fortuné. Lui est médecin, elle, dirige plus ou moins une galerie d'art. Mariés depuis neuf ans, ils ont une petite fille de sept ans, Héléna. La nuit suivant une réception chez un de leurs amis, Ziegler, où Bill a discuté un bon moment avec deux sublimes mannequins qui lui ont proposé un trio qu’il a refusé et où Alice a dansé puis éconduit un bel homme qui lui a clairement fait une proposition, de retour chez eux, Alice et Bill ont une discussion dans leur chambre (Alice fume un joint par terre et plane un peu, Bill est sur le lit).

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ALICE : Dis moi quelque chose... Ces deux filles... à la soirée tout à l’heure... Aurais tu, à tout hasard, baisé avec elles ?

BILL : Quoi ? De quoi tu parles ?

ALICE : Je parle des deux nanas que tu draguais de façon si ostensible.

BILL : Je ne draguais personne.

ALICE : Qui sont-elles ?

BILL : Juste deux mannequins.

ALICE : Et où as-tu disparu avec elles pendant si longtemps ?

BILL : Attends une minute. Je n’ai disparu avec personne, Ziegler ne se sentait pas bien et on m’a appelé à l’étage pour le voir.
Bref ! Et toi, qui était le type avec qui tu dansais ?

ALICE : Un ami des Ziegler.

BILL : Que te voulait-il ?

ALICE : du sexe... à l’étage... Par-ci, par là.

BILL : Rien que ça ?

ALICE : Ouais, rien que ça !

BILL : Il voulait juste sauter ma femme.

ALICE : Exactement.

BILL : Et bien quelque part ça se comprend.

ALICE : Ça se comprend ?

BILL : Parce que tu es une... très belle femme.

ALICE : Attends.
Parce que je suis une très belle femme... la seule raison pour laquelle les hommes voudraient me parler... c’est par envie de me sauter. C’est ce que tu dis ?

BILL : Bon, je ne crois pas que ce soit aussi noir ou blanc... mais je pense que nous savons tous les deux comment les hommes fonctionnent.

ALICE : Alors, si je suis ton raisonnement... je devrais conclure que tu voulais baiser avec ces deux mannequins.

BILL : Il y a des exceptions.

ALICE : Et qu’est-ce qui fait de toi une exception ?

BILL : Ce qui fait de moi une exception c’est que... il se trouve que je suis amoureux de toi. Et que nous sommes mariés... et parce que je ne te mentirai jamais... ou ne te blesserai jamais.

ALICE : Est-ce que tu réalises que tu es en train de me dire... que la seule raison pour laquelle tu ne baiserais pas ces deux nanas... c’est par considération pour moi ? Pas parce que tu n’en n’as pas envie.

BILL : Calmons nous, Alice. Ce pétard te rend agressive.

ALICE : Non! C’est pas le pétard. C’est toi!

Dans la suite de cette dispute, Alice avouera à Bill que quelques années auparavant, elle a failli le quitter lui, sa fille, leur avenir conjugal, pour un officier de marine qu'elle a croisé une seule fois, à qui elle n'a jamais adressé la parole mais sur lequel, le temps d'une soirée, elle avait fantasmé une aventure érotique.
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Je trouve ce dialogue particulièrement pertinent par rapport au sujet qui nous occupe car très réaliste. Il met en avant un des paradoxes fondamentaux de l’amour opposé au désir.

L’homme aimant explique, sans même s’en rendre compte (mais cela n'échappe pas à sa femme, visiblement), que ce qui ne le fait désirer QUE sa femme n’est pas l’existence d’un désir “mono-objectivé” mais seulement la considération qu’il a pour elle.

Il admet malgré lui que la raison essentielle qui le pousse à la "fidélité" n’est pas un amour sous-tendu par un désir sexuel hypothétiquement exclusif mais uniquement, dans le meilleur des cas, le respect de son engagement, la peur de blesser l’autre s’il l’apprend, et dans le pire, la morale et l’interdit. Au final, tout ce qui le retient d’aller voir ailleurs n’est pas l’absence d’envie mais le respect des principes inhérents à l’amour tel qu’il est conçu dans nos sociétés : Union conjugale = unicité de partenaire, exclusivité affective et sexuelle, etc....

(Je me suis étendu plus en profondeur sur ce sujet dans le billet intitulé : "Fidélité, grande escroquerie de l'amour ? Quelle est sa valeur ?" que je vous invite à consulter)

La "fidélité" (feinte ou réelle) n'est donc pas plus une preuve d'amour, que le désir n'est un baromètre des sentiments.
L'amour et le sexe (désir) s'ils cohabitent très biens et se complètent, ne sont pas de la même famille, n'ont pas les mêmes racines.


V CONCLUSION

Aux questions que nous avons posées au début de ce billet, les réponses convergent toutes vers la même conclusion et nous pouvons dire que :

Même si la représentation désir/affect n'est pas identique pour les hommes et les femmes, il est parfaitement possible de ressentir et prendre du plaisir sexuel avec quelqu’un pour lequel on n'éprouve aucun sentiment, ce désir sexuel n’est pas forcément proportionnel à l’amour qu’on éprouve et l'exclusivité sexuelle (la fidélité) n'est pas une preuve d'amour, ou une preuve que le désir n'existe pas pour un autre objet que la personne aimée.

Que cela conforte ou pas une vision "idéalisée et romantique" des relations amoureuses, que cela aille à l'encontre des principes moraux qui règnent dans nos cultures, que nous en soyons conscients ou pas, personnellement capables ou pas de le faire, il me semble irréaliste de nier le fait que l'amour et le sexe sont totalement dissociables et ne participent pas des mêmes ressorts.

De ce fait, cela nous amènent à nous poser d'autres questions et à remettre en cause certains dogmes, la pluri-sexualité, le libertinage, le polyamour, la fidélité telle qu'elle est définie généralement et enfin la construction, l'évolution du couple et ses modèles (autant de sujets et de thématiques qui nourriront sans aucun doute mes prochaines contributions sur ce blog).