Le Blog Martien - AmourLe Blog Martien est une compilation d'essais que j'ai écrits sur des questions universelles autour du sentiment amoureux, du rapport femme homme, de la psychologie du couple et de la sexualité.
Traités de façon claire, détaillée, très argumentée, mais surtout sans concession ni consensus et dans un langage accessible à tous, j'aborde sous un angle que je souhaite neuf des sujets aussi variés et universels que le désir sexuel, le coup de foudre, l'âme soeur, la fidélité, l'échec du couple, le polyamour, la jalousie, la bisexualité féminine, la psychologie masculine et féminine, la confiance, la séduction, le choix en amour, la galanterie, la passion, et bien d'autres choses encore.
Mon souhait étant simplement que mes réflexions et conseils issus de longs cheminements intellectuels puissent vous aider et vous ouvrir des portes, tout comme certaines de mes lectures m'en ont ouvertes aussi.2023-06-28T09:31:38+02:00Mister Lurn:md5:e1e970bec2f3bc9412e1a1474845ff01DotclearLa souffrance ne fait-elle pas partie du bonheur ?urn:md5:d257dfd723a92bb25c5d1235a88aac532014-07-10T10:01:00+00:002016-07-30T21:30:59+00:00Mister LAmourL'année dernière, j'ai traité du problème de la confiance en amour dans mon billet intitulé "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2013/05/10/23-faut-il-faire-confiance-existe-t-il-un-amour-garanti-sans-risque" target="_blank">existe-t-il un amour garanti sans risque?</a>" mais derrière cette question se cache aussi une autre problématique, celle de la peur de l'échec, peur de la perte et de la souffrance qu'elle engendre. Dans le billet pré-cité, j'ai tenté de démontrer qu'accorder sa confiance, aimer, c'est forcément prendre un risque (nécessaire) mais je voudrai aller plus loin encore dans cette réflexion et soulever un paradoxe (qui n'en est pas un) en mettant au jour le rapport étroit qui existe entre amour/bonheur et souffrance pour donner ainsi des éléments de réponses aux personnes (trop nombreuses) pour qui l'idée de la souffrance en amour est plus ou moins consciemment devenue un frein pour ne pas dire un facteur totalement paralysant. <br><br>En effet, combien de fois n’avons-nous pas entendu le fameux "J’ai déjà trop souffert", "désormais je ne me lancerai dans une relation que lorsque je serai sur(e) de ne pas me planter" ou plus tristement encore le "je préfère rester seule, maintenant je me protège, je n’ai plus envie de souffrir" et toutes les variations sur le même thème.<br><br>Tout comme je concluais dans mon billet sur la confiance que le plus grand risque en amour était justement de ne pas en prendre, à l’issue de la lecture de ce billet vous comprendrez pourquoi à mon sens, tenter d’échapper à tous prix à la souffrance en amour, est non seulement une fausse bonne idée, une idée irréaliste, mais surtout le moyen le plus sûr de ne jamais connaitre le bonheur. Cependant je ne m’arrêterai pas à cette constatation. Dans le billet suivant intitulé "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2014/07/14/27-peur-des-relations-comment-vaincre-la-peur-de-lamour" target="_blank">Vaincre la peur de souffrir : Comment ne plus avoir peur d’aimer ?</a>" je me pencherai sur la question des peurs rationnelles et irrationnelles, la notion de danger et j'évoquerai différentes attitudes en amour (et ailleurs) pour parer à la souffrance (que nous verrons être inéluctable) et de ces attitudes, comprendre laquelle est la meilleure et pourquoi ?<br><br><i>NB : Je pense que nous sommes tous d’accord pour admettre que l’amour est une des composantes essentielle à notre bonheur ou tout du moins, le bonheur est une des conséquences souhaitées d’une relation amoureuse. Ainsi, dans ce billet j’emploierai indifféremment les termes d’amour et de bonheur pour parler de la même chose.<br>
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<br><br><b>I - QU'EST-CE QUE LE BONHEUR ?</b><br>
<br><br>Comme à l’accoutumé, je me pencherai d’abord sur une définition qui nous guidera le long de notre réflexion. Cependant, le but de ce billet n’étant pas de disserter sur le bonheur ou l’amour en lui-même, je n’entrerai pas dans les subtilités philosophiques (pour ceux que cela intéresse je les renvois vers Epicure, Spinoza, Kant, Nietzsche, Freud ou plus près de nous, Onfray) mais chercherai simplement à en dégager les grandes lignes.<br><br>Il est conventionnellement admis de définir le bonheur comme suit : <br><font color="#0c10ff">État de bien-être, de satisfaction ou de plaisir d’où sont durablement bannis la souffrance, le déplaisir, le malaise, le stress</font>.<br><br>
Cette définition est certes sommaire mais elle a le mérite de faire émerger deux notions importantes.<br><br>On note tout d’abord que <font color="#ff0033">la notion de souffrance est présente dans la définition même du bonheur</font> en cela qu’elle s’y oppose et que c’est par son absence (entre autres choses) que le bonheur trouve sa place. Bien que la souffrance ne soit pas à proprement parlé l'inverse du bonheur, (puisque l'antonyme du bonheur, c'est le malheur) on peut tout de même considérer que la souffrance est par extension l’alter-égo inverse du bonheur (le malheur étant à la fois la conséquence et/ou la cause de la souffrance)<br><br>Ensuite, on s’aperçoit que le temps trouve une place importante dans cette définition au travers de la durabilité.<p>La durabilité est la capacité d'un état à perdurer dans le temps. Cette notion mérite notre attention en cela que c’est elle qui détermine la frontière entre plaisir et véritable bonheur.<br>
<br>En effet, dans l'expérience du plaisir la durée n'est pas essentielle. Que le plaisir ne dure qu'un bref instant (orgasme), ne dure qu'un court moment (un excellent repas) ou au contraire perdure un certain temps (2 semaines de vacances idylliques au soleil), cela reste toujours du plaisir. En revanche on ne peut pas parler de bonheur avec un grand "B" pour des états passagers de satisfaction (même si certains appellent cela à tort des "petits bonheurs" faisant ainsi une confusion entre plaisir et bonheur). De la même façon, il est absurde de parler d’amour avec un grand "A" pour un bref coup de coeur, une passion fugace ou une amourette passagère. Au contraire du plaisir qui ne dépend pas de la notion de temps, <font color="#ff0033">cela ne peut être que dans la durée que s’expriment et s'inscrivent amour et bonheur</font>.<br>
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<b>II - ALTER-EGO INVERSE ET DURABILITÉ</b><br>
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C’est sur ces deux notions que je vais m’attarder pour guider ma réflexion. Ce n’est qu’en comprenant intimement ce qu’elles recèlent que nous serons en mesure de saisir le rapport qu’elles entretiennent et les conséquences qui en découlent.<br>
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<font color="#0c10ff"><b>1) Alter-ego inverse :</b></font><br>
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Qu’est-ce ?<br>
<br>Toute qualité (que ce soit pour définir une chose, un concept, une personne) ou tout état possède sont alter-ego inverse (on peut dire aussi son opposé, son contraire, son antonyme).<br>
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Plein-vide, blanc-noir, bon-mauvais, vie-mort, beau-laid, solide-fragile, etc... <br>
<br>Une qualité n’apparait dans toute sa dimension à notre conscience que par opposition avec son alter-ego inverse et, bien que qualités ou états ne se définissent pas exclusivement par l’existence de leur contraire, il est avéré qu’ils ne se conçoivent pas non plus sans eux. C’est bien l’écart entre les opposés qui en fait toute leur force à nos yeux et nous en fait d’autant plus prendre conscience.<br>
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En effet, on n’est rarement ébloui en passant d’une pièce illuminée à une autre pièce légèrement plus éclairée, mais on l’est à coup sûr (ébloui) à la sortie d’un tunnel par une journée ensoleillée. De la même manière on n’est peu conscient de l’étendue de notre aisance matérielle en ne fréquentant que des gens du même niveau que nous, alors que la différence devient plus flagrante dès qu’on est confronté à des personnes d’un niveau de richesse nettement inférieur. On apprécie d’autant plus une météo clémente quand, après des mois de mauvais temps, le ciel redevient bleu et le soleil darde à nouveau ses rayons. On ne se sent vraiment revivre (ou vivre) que lorsqu’après des semaines immobilisé chez soi avec une jambe dans le plâtre, on peut enfin se remettre à sortir, à marcher et à courir.<br>
<br>Il faut bien comprendre que sans l’expérience d’un inverse et de toutes les nuances intermédiaires, un qualificatif, un état n’a aucun sens, et pas la même valeur pour nous.<br>
<br>Comment s’étonner de la clarté du jour si on n’a jamais observé la profondeur de la nuit, comment apprécier à sa juste valeur la joie d’être entouré de gens qu’on aime sans avoir jamais connu la solitude ou le deuil, le plaisir de retrouver quelqu’un sans avoir éprouvé de manque, ou encore comment réellement se délecter de la douceur d’un met sucré sans jamais avoir gouté à l’acidité d’un citron ou l’aigreur d’un vin ?<br>
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On peut même aller jusqu’à dire que ces qualificatifs ou ces états ne prennent réellement de dimension à nos yeux ou dans notre conscience qu’à cause de l’expérience de leur contraire. Sans éléments de comparaison, sans étalon, sans point de repère on ne peut rien mesurer.<br>
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Pour revenir au sujet qui nous occupe, l’amour et le bonheur n’échappent pas à la règle. Bien qu’ils ne se définissent pas uniquement par rapport à l’existence de leurs opposés (comme nous l’avons vu dans la définition, le facteur temps est essentiel pour les différencier du plaisir et de l’amourette), bonheur et amour ne prennent leur dimension que par rapport à (la distance qui les séparent de) leurs états inverses et à leur durée dans le temps.<br>
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Cela se vérifie notamment chez tout ceux qui ne se rendent compte de la réelle étendue de leur bonheur qu’une fois celui-ci passé, où, c’est seulement une fois face à la souffrance qu’ils mesurent vraiment à quel point ils étaient heureux jadis, une fois devant la solitude qu’ils constatent la véritable force de leur amour perdu.<br>
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C’est donc aussi la souffrance qui octroie au bonheur sa dimension. Par extension <font color="#ff0033">on peut considérer bonheur et souffrance comme indissociables du fait même de leur nature complémentaire</font>. L’un n’existant pas sans l’autre même si, par essence, ils ne peuvent jamais exister simultanément (co-exister).<br>
<br>Cela dit, ça n’est pas parce que le bonheur ne peut, par définition, exister sans son alter-ego inverse que nous devrions obligatoirement faire successivement l’expérience des deux me direz-vous. Pourquoi devrions-nous fatalement subir la souffrance ? C’est vrai, après tout, ne peut-on imaginer un bonheur sans limite de durée, nous permettant ainsi d'échapper à cette maudite souffrance ?<br>
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C’est là qu’il faut se pencher sur la deuxième notion essentielle qui ressort de la définition ; la durabilité.<br>
<br>Si la plupart des gens ont parfaitement conscience que souffrance et bonheur se côtoient, que le bonheur ne s'inscrit que dans le temps, beaucoup plus se fourvoient sur la question de sa durée. Alors, parlons-en.<br>
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<b><font color="#0c10ff">2) Le facteur temps : L’éternité est un concept et non une réalité</font><br>
</b><br>Comme dans beaucoup de problématiques amoureuses, c’est bien le temps qui est responsable de nos maux.<br>
<br>Il est acquis que c’est dans leur capacité à durer que le bonheur et l’amour se définissent. Mais de quelle durée parlons-nous exactement ?<br>
<br>Si nous partons du principe que la durée du bonheur peut ne pas avoir de limite, l’équation (de contes de fées) qui se présente alors à nous - Bonheur + Temps illimité - ne peut déboucher que sur ce magnifique résultat : Absence de souffrance à tout jamais.<br>
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L’équation serait parfaitement juste si l’une de ses prémisses n’était pas erronée au départ. Ici, c’est bien celle de "Temps illimité" qui pose problème.<br>
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Pourquoi ?<br>
<br>Je pourrai vous répondre, "parce que nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours" mais je tacherai de garder mon sérieux et vous répondrai simplement : parce que dans notre Univers, rien n’est éternel.<br>
<br>J’entends déjà la foule crier "Mister L, vous enfoncez des portes ouvertes, vous tautologez, vous truismez, vous lapalissez" (néologismes volontaires), "en bref, rien de nouveau sous le soleil, ce que vous dites est une évidence". Et bien figurez-vous, qu’à observer nos contemporains, la question de savoir s’ils en sont réellement convaincus, se pose sérieusement.<br>
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Je m’explique.<br>
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A l’exception de l’Univers où, à l’heure actuelle, les cosmologistes proposent aussi bien des modèles expérimentaux de chaos (big crunch, big rip, etc...) que des théories d’expansion infinie, au delà même de notre expérience sensible, la science démontre qu’ici bas, absolument rien de dure éternellement, rien ne dure indéfiniment.<br>
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Voici quelques exemples concrets :<br>
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- Les étoiles, à commencer par notre soleil né il y a 4,6 milliards d’années brûle jusqu’à se consumer entièrement et il se transformera en géante rouge dans 5,4 milliards d’années puis en naine blanche pour s’effondrer sur lui-même d’ici 9 milliards d’années maximum.<br>
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- La vie sur terre, apparue il y a 400 millions d’années, aura sans doute disparue entre 1,75 et 3,25 milliards d’années (du fait de l’évaporation totale des océans) et la planète elle-même sera pulvérisée ou absorbée par le soleil quand celui-ci verra sa taille multipliée par 50 d’ici 5 milliards d’années. Plus proche de nous, les chaines de montagnes ont une durée de vie estimée d’un peu plus de 100 millions d’années à cause de l’érosion et des mouvements tectoniques (couches de l’écorce terrestre).<br>
<br>Si nous nous penchons sur l’infiniment petit, là aussi nous trouvons des durées certes astronomiques mais malgré tout finies. Savez-vous que même des particules élémentaires comme celles qui composent nos atomes, ne sont pas éternelles ? Je rappelle pour les cancres des cours de chimie que la matière se décompose en molécules, elles-mêmes formées d’atomes. Ces atomes sont composés d’électrons orbitant autour d’un noyau composé de protons et de neutrons. Si vous pensez que ces particules sont éternelles, laissez-moi vous détromper.<br>
<br>Le neutron a une vie ne dépassant pas 15 minutes, l’électron, lui, reste théoriquement stable pendant 46 millions de trillions (milliard de milliards) d’années (4,6 x10 puissance 26), quand au proton on parle d’une durée de plus d'un quintilliard d'années (millions de milliards de trillions d’années - 10 puissance 33).<br>
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A de telles échelles de temps, à peine imaginables pour nous, parler de milliards de trillions d’années ou d’éternité semble revenir au même. C’est pourquoi Lavoisier (chimiste Français du XVIIIème siècle) déclarait "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". La réalité c’est qu’à des échelles de temps astronomiques ça n’est plus la transformation mais la fin et la désintégration qui attend toute chose.<br>
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Mais nous, humains, avons tendances à penser que lorsque des quantités ou des nombres sont astronomiques, cela ne fait aucune différence avec l’infini. C’est une erreur aisément compréhensible dans la mesure où, à notre échelle, 10 puissance 15 (1 suivi de 15 zéro) et 10 puissance 50 ne veut plus rien dire tant les chiffres dépassent notre entendement. C’est ce qu’on appelle <font color="#ff0033">l’erreur de l’infini virtuel</font>. C’est une erreur puisque 10 puissance 15, bien qu’énorme, n’est pas infini.<br>
<br>Cette erreur trop commune de l’infini virtuel a pour conséquence de créer de multiples confusions. La première étant de nous amener à croire que finalement l’éternité existe. Peut-être existe-t-elle quelque part (c’est là plus une question de croyance religieuse qu'une réalité) mais une chose est certaine, elle n’existe pas dans notre Univers.<br>
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Une autre chose qui nous fait croire à l’existence de l’éternité c’est notre imagination (cela fera d’ailleurs l’objet d’un billet à propos de l’impact de la fiction romantique sur les comportements amoureux). Mais il y a un fossé (que beaucoup s’empressent de franchir trop vite) entre croyance/imaginaire et réalité.<br>
<br>Absolument rien n’est éternel sinon cette naïveté qui guide pas mal de nos actes et de nos pensées. Entre parenthèses, cette dernière phrase me fait penser à une citation admirable et fort à propos d’Albert Einstein : "Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue." Je referme cette parenthèse qui mérite réflexion.<br>
<br>Même les plus grandes entreprises humaines, les plus grandes civilisations ont connu une fin plus ou moins rapide. Les Mayas-Azteques ont tenus 4121 ans, les Egyptiens antiques, 3120 ans, les romains 1229 ans, les grecs 1186 pour ne prendre que quelques exemples des plus célèbres.<br>
<br>Quand à nous, pauvres Humains, notre espérance de vie moyenne, à l'heure où j'écris ces lignes, bien qu’en progression, ne dépasse pas 78 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes.<br>
<br>Tout, autour de nous, comme au dessus ou en dessous, à commencer par nos propres existences nous prouve sans cesse que rien ne dure. Tout nait, grandit, atteint une apogée, se dégrade et meurt pour se transformer en autre chose au mieux, pour disparaitre complètement au pire. Alors qu’on me dise par quel miracle en serait-il autrement d’un état comme le bonheur ? Pourquoi le bonheur dérogerait-il aux lois qui régissent l’Univers ?<br>
<br>Pourquoi ne pas admettre que, comme toutes choses, et pas moins que le reste, le bonheur, un amour nait, se développe, vieillit, se dégrade et meurt un jour pour se transformer en autre chose ou disparaître complètement? C’est pourtant cela la réalité.<br>
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<font color="#ff0033">Le bonheur éternel est un concept magnifique mais il est aussi irréaliste que la vie éternelle</font>. On définit le bonheur par sa durabilité (capacité à durée) mais prenons conscience une fois pour tout que cette durée ne peut jamais être infinie. Au mieux elle finit avec nous, au pire elle finit avant nous.<br>
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<b>III - POURQUOI LA SOUFFRANCE EST-ELLE INEXTRICABLEMENT LIÉE A L'AMOUR ?</b><br>
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<br>C’est pour les 2 raisons explicitées dans le précédent chapitre que les prémisses de l’équation que j’évoquais plus tôt sont fausses.<br>
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L'équation concordante avec la réalité est : Bonheur + Temps limité = Souffrance (à terme)<br>
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La souffrance est une conséquence inexorable liée au bonheur parce que le temps fait partie de l’équation et que ce temps ne peut être éternel. <br>
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Que la cause soit endogène ou exogène (interne à la relation -par exemple évolution des sentiments, désaffection, rupture, trahison- ou externe à la relation - éloignement géographique forcé, accident, mort de l’être aimé) <font color="#ff0033">La perte est inhérente à tout bonheur, parce que la durée de celui-ci est fatalement finie</font> (dans le sens - non éternel).<br>
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Cette perte génère obligatoirement une souffrance inversement-proportionnelle à l'intensité du bonheur dont elle est issue ainsi qu'à la durée de ce dernier. Plus on est heureux fort et longtemps, plus la perte de ce qui a causé ce bonheur est pénible, plus la souffrance est grande.<br>
<br>Parce que, dans la durée, la perte est plus que probable (pour ne pas dire inéluctable) et que la perte de ce (ou ceux) que l’on aime engendre la douleur, alors la souffrance est indissociable à plus ou moins long terme du bonheur (durabilité et finitude). Par conséquent, la souffrance fait partie du bonheur et souhaiter l’un sans être capable d’embrasser l’autre est aussi puéril que d’imaginer pouvoir se baigner nu sans jamais se mouiller.<br>
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Si l’on considère que l’amour est un des principaux facteurs du bonheur, alors on peut dire que <font color="#ff0033">la souffrance fait partie de l’amour</font> aussi (en cela qu’il lui succède).<br>
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De ce fait, <font color="#ff0033">souhaiter l’amour en se prévalant à tous prix de la souffrance est tout aussi irréaliste que souhaiter devenir riche en se prévalant de payer le moindre impôt</font>.<br>
<br>Si on ne souhaite pas payer d'impôts, la seule solution est de ne pas gagner d'argent (enfin c'est vrai partout sauf en France). Si on ne souhaite pas souffrir, la seule solution est de ne jamais aimer. Mais ne jamais aimer et être aimé ne cause-t-il pas finalement et indirectement encore plus de souffrance, rendant le remède pire que le mal ? Ce serait un peu comme décider de ne plus s’alimenter par crainte de l'indigestion. Victoire à la Pyrrhus sur un corps qui supportera sans aucun doute beaucoup moins bien une grève prolongée de la faim qu’une simple possible et ponctuelle indigestion.<br>
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En revanche, attendre un amour qui garantirait de ne jamais engendrer de souffrance est une absurdité, un non-sens. Non seulement il ne peut y avoir de garanties que la souffrance n’arrivera pas, mais plus encore il est assuré que la souffrance arrivera, ça n’est qu’une question de temps puisque rien ne dure éternellement. La bonne question n’est pas de savoir si nous allons souffrir mais, à la limite, quand va-t-on souffrir (mais même cette question n’a aucun sens et n’apporte rien d’autre que du stress à celui qui se la pose)<br>
<br>La seule exception garantissant à 100% l’absence de souffrance serait de soi-même disparaitre en plein bonheur. En amour, l'unique exception serait de "dés-aimer" avant d’être quitté ou de mourir avant de voir mourir ceux qu’on aime et cela serait finalement très égoïste, car cela reviendrait à décharger la perspective de sa propre souffrance sur ceux qu'on aime afin d’y échapper soi-même (ce qui est antithétique de l’amour puisque l'amour c'est aussi chercher à éviter de faire souffrir). D’une façon ou d’une autre l'amour fera une victime !<br>
<br>Face à un problème il n'y a pas mille attitudes possibles. On peut soit refuser les faits et vivre en feignant de les ignorer comme si cela allait miraculeusement les faire disparaitre (ce qui bien évidement n’arrive jamais, cela s’appelle la pensée magique) ou bien prendre en compte la réalité, même quand on aurait souhaité qu’elle fut autre, et faire avec du mieux possible. Bien que n’ayant personnellement rien contre les struthionidés je ne pense pas que la politique de l’autruche ait jamais été une solution viable pour résoudre les problèmes. Mon ambition en écrivant tout ceci n’est absolument pas de prôner le fatalisme, le pessimisme ou la résignation mais simplement d’être réaliste afin justement d'adopter la bonne attitude et de trouver les solutions qui rendront notre vie plus agréable et les souffrances plus supportables.<br>
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<b>IV CONCLUSION</b><br>
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Nous voyons bien que nous voyageons de paradoxe en paradoxe lorsque nous disséquons la question. Rechercher le bonheur c’est indirectement rechercher la souffrance (à terme) ou dit autrement chercher le bonheur c’est aussi accepter implicitement la souffrance qui en découlera. C’est pourquoi, par inversement logique, tenter d’échapper à la souffrance c’est à coup sûr passer à côté du bonheur.<br>
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Tout comme gagner beaucoup d'argent c'est prendre le risque de finir par avoir à payer beaucoup plus d'impôts, chercher à échapper à l'impôt à tous prix équivaut alors à passer à coup sûr à côté de la richesse. Maintenant, ne pas avoir à payer d'impôt est-il un argument raisonnable pour se complaire dans la pauvreté lorsque la richesse vous tend les bras ? Est-il plus censé de refuser l'amour par la seule crainte de la souffrance ?<br>
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<font color="#ff0033">La souffrance est au bonheur ce que l'impôt est à la richesse, aussi indissociable qu’elle (et il) est inévitable : tenter d’échapper au premier c’est forcément passer à côté du second</font>.<br>
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La vie elle-même ne repose que là-dessus. Vivre c'est être voué à la mort (le plus tard possible on le souhaite), le prix à payer pour vivre c'est de devoir un jour mourir mais qu'on refuse ou pas cet état de fait, ça n'empêchera jamais la mort de nous emporter. Alors plutôt que de vivre (mal) dans la peur permanente de notre propre fin (sur laquelle nous n'avons absolument d'autre pouvoir que celui de la rendre moins pénible ou de la repousser un peu), pourquoi ne pas en profiter sereinement tout en acceptant la réalité ?<br>
<br>Pour le bonheur et l'amour c'est exactement la même chose. Rien ne sert d'en avoir peur, il faut en avoir conscience et le courage d’être prêt à en payer un jour le prix (le plus tard si possible), pour connaître l'amour il faut accepter le risque de souffrir tôt ou tard mais franchement, le jeu en vaut la chandelle.<br>
<br>J'ajouterai quand même pour terminer, qu’aussi pénible que puisse être la souffrance consécutive à un bonheur ou à l'amour, elle n’est ni mortelle, ni insurmontable et ne mérite pas la peur démesurée (parfois jusqu'à la paralysie) qu’elle génère chez certains. Pour en savoir plus à ce sujet, je vous invite donc à lire la suite de ce billet qui a fait l'objet d'un autre essai intitulé : <a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2014/07/14/27-peur-des-relations-comment-vaincre-la-peur-de-lamour" target="_blank">Vaincre la peur de souffrir : Comment ne plus avoir peur d’aimer ?</a>/index.php/post/2014/07/10/26-peur-de-souffrir-en-amour#comment-form/index.php/feed/atom/comments/24Le véritable visage de la passion amoureuseurn:md5:7d308ef0c1a168299cd682f655ecdb782013-07-22T12:06:00+00:002017-05-10T15:41:27+00:00Mister LAmourLa passion amoureuse est au centre de bien des débats, souvent synonyme d’amour, de feu, d’intensité, pour beaucoup, sans passion la relation parait fade. Elle est recherchée, attendue, espérée. Dans nos lectures ou au cinéma, la passion est présentée comme l’idéal des amours romanesques. Mais dans la réalité, qu’en penser vraiment ? <br>
<br>Dans un de mes tout premiers billets intitulé "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2007/02/16/3-l-amour-existe-t-il-d-emblee-ou-se-construit-il" target="_blank">L'amour existe-t-il d'emblée ou se construit-il ?</a>" j’ai abordé assez succinctement la question de la passion en y traitant essentiellement qu’un seul de ses aspects. Il y a évidemment beaucoup à dire sur le sujet. <br><br>Je me propose aujourd’hui d’essayer d’en faire la synthèse à partir de l'analyse étymologique et des diverses définitions du terme et je tacherai en même temps de répondre à plusieurs questions telles que : La passion nous permet-elle de s’épanouir en amour ? Autrement dit, qu’implique-t-elle, où nous mène-t-elle, doit-on la rechercher, la cultiver ou au contraire ne devrait-on pas s’en méfier, la fuir au risque de passer à coté de l’amour vrai ?<br><br><br><br>
<b>I - DÉFINITION DE LA PASSION<br>
</b><br><font color="#0c10ff"><b>1 - Étymologie</b></font><br>
<br>Comme d’habitude, j’aime à débuter mes billets par une ou plusieurs définitions afin que nous soyons bien d’accord sur le sens à accorder aux mots.<br><br>En ce qui concerne le mot passion, il est fort intéressant de constater que, ne serait-ce que de par son étymologie même, à défaut de réponses à nos questions de départ, il nous donne tout du moins des pistes sérieuses.<br> <br>Le mot Passion apparaît vers 980 (Hugues Capet) et vient du mot latin “passio” (souffrance, épreuve), nous connaissons tous l’épisode de la passion du Christ relaté dans le nouveau testament et qui détaille toutes les souffrances et les supplices qui ont conduit le Nazaréen à la mort.<br><br>Donc ce premier point, sans donner de définition, associe étymologiquement passion avec souffrance <br><br>En creusant un peu plus, on apprend que “Passio” est lui-même formé sur “passum”, supin (forme nominale) du verbe “patior “qui signifie aussi : souffrir, éprouver, endurer, être victime de, tout en mettant l’accent sur une notion supplémentaire : La passivité, autrement dit un état subi, état qui ne naît pas de la volonté du protagoniste en opposition avec les situations où il est lui-même responsable, décisionnaire, cause de son état.<br><br>D’ailleurs le mot “Passif”, tous comme le mot “Patient” ou le verbe “Pâtir” sont issus du latin “Patior”. Idem pour “Compassion” qui veut littéralement dire “souffrir avec” c’est à dire avoir pitié de.<br><br>Deux acceptions se dégagent déjà de cette étude étymologique :<br>- Souffrance<br>- Passivité de la victime, absence de volonté<br><br>Si nous allons creuser du coté du Grec, le synonyme de Passio est Pathos. Ce pathos que nous retrouvons à son tour en Français dans les mots ayant trait : <br>- aux émotions : sympathique, antipathique, apathique, emphatique<br>
- à la maladie : pathologie, idiopathie, psychopathe<br><br>Ce Pathos - Passion chez les Grecs - introduit donc en plus des notions de souffrance et de victime passive, la notion d’émotion et de maladie.<br><br>A ce stade, nous n’avons pas encore établi de définition mais rien qu’en reprenant les termes issus de l’étude étymologique nous savons que passion englobe “nativement” l’idée de souffrance passive et maladive.<br><br>Cette bonne piste pour nous mettre sur la voie d’une véritable définition.<br><br><font color="#0c10ff"><b>2 - Définitions</b></font><br>
<br>Je passerai sur la demi douzaine de sens désormais désuets de ce mot pour ne m’intéresser qu’aux sens usités de nos jours.<br><br>Il y a le sens en usage que nous ne traiterons pas ici, qui s’applique généralement à une activité plus qu’à une personne, celui de “vif intérêt”, “goût prononcé”, “penchant important” , “inclination exclusive” pour un domaine, un métier, une activité, un violon d’Ingres. Le passionné d’histoire de l’art, le passionné de sport, de musique, de mode, etc...<br>Rien à voir donc avec notre sujet.<br><br>Autre sens que nous n’aborderons pas, celui de “vif sentiment” pour une question, un courant de pensée, une idée. “La question du mariage homosexuel à déchaîné les passions dans l’opinion publique”, “le débat politique entre les deux candidats fut passionné”, etc...<br><br>Et enfin, ce à quoi nous nous intéressons dans ce billet, la passion amoureuse.<br>Celle-ci étant souvent confondue avec l’amour lui-même il est bon d’en donner une définition claire.<br><br>Sur ce sens précis de passion, on trouvera sur la plupart des dictionnaires des définitions plutôt laconiques (euphémisme) et assez imprécises du genre : <br>
"Amour considéré comme une inclination irrésistible et violente" (Larousse)<br>"Vif désir de continuellement vouloir posséder quelqu'un" (Littré)<br>"Émotion intense caractérisée par un enthousiasme ou un désir." (Wikipédia)<br>"Sentiment d'amour, d'émotion ardent, parfois plus fort que le raisonnement" (Reverso).<br><br><font color="black">Si nous nous tournons vers la psychologie moderne, la passion est généralement définie comme</font><font color="#600000"> "une tendance d'une certaine durée, accompagnée d'états affectifs et intellectuels, d'images en particulier, et assez puissante pour dominer la vie de l'esprit (cette puissance pouvant se manifester soit par l'intensité de ses effets, soit par la stabilité et la permanence de son action" (<i>André LALANDE, Vocabulaire critique et technique de la philosophie, PUF, 1956</i>)<br>
</font><br>
Cette dernière définition nous donne plusieurs pistes :<br><br>- Caractère intense et/ou obsessionnel de cet état.<br>- Domination sur l’esprit (absence de volonté)<br>- État affectif. Dans le cas qui nous intéresse, sentiment amoureux (je ne parle pas d’amour)<br><br>Ce seront les thèmes successivement abordés puis développés dans les 3 chapitres à suivre.<br><br><br><br><b>II - PASSION ET ADDICTION</b><br>
<br><br>
En y réfléchissant bien on peut établir un parallèle entre passion et addiction.<br><br><font color="#0c10ff"><b>1 - Modification de la perception</b></font><br><br>En effet, lorsqu’on se trouve sous l’emprise d’une passion amoureuse, on vit toutes les émotions bien plus intensément que lorsqu’on est dans un état normal. C’est justement ce qui donne tout son attrait à cet état. L’amour se vit avec un “A” majuscule. Les sensations affectives sont exacerbées, cependant, elles ne le sont pas parce que la réalité de l’histoire est elle-même plus intense, mais simplement parce notre perception est altérée.<br><br>J’explique cette différence de taille par une petite illustration. Lorsqu’on se retrouve sur une montagne russe, assis dans un wagonnet lancé à toute allure, les sensations ressenties sont très fortes parce que la réalité de la situation est elle-même exceptionnelle, nous dévalons des pentes vertigineuses et nous retrouvons même parfois la tête à l’envers. En revanche lorsqu’on prend le métro on ne ressent pas du tout la même chose (et pour cause). Par contre, sous l’emprise de certaines drogues ou de l’alcool, une situation de transport aussi banale que le métro peut être ressentie comme étant très “fun”. Ça n’est pas la situation réelle qui change mais uniquement notre perception déformée par l'action sur notre cerveau des molécules contenues dans les substances que nous avons ingérées.<br><br>La passion procède du même mécanisme. Tout ce qu’on vit avec l’autre est ressenti de façon bien plus intense que lors d’une relation classique, dénuée de passion. Ce qu’on ressent n’est qu’un leurre du à notre état modifié et non une réalité vécue. La relation n’est pas mieux, l’autre n’est pas plus parfait, l’amour n’est pas plus fort, c’est juste la sensation qui l’est.<br><br>Cela me fait penser aussi à des soirées où je me suis particulièrement ennuyé (je ne bois pas) parce qu’elles étaient objectivement ennuyeuses, mais où certaines de mes connaissances (qui boivent) m’ont rapportées s’être “éclatées” tout en admettant que sans alcool elles se seraient sans doute ennuyées. La soirée était-elle pour autant “éclatante” ? Non, c’est tout au plus la perception de cette soirée sous l’effet de l’alcool qui l’était. Ne trouvez-vous pas cela triste ? Personnellement je préfère aller dans des soirées où l’on s’amuse sans avoir besoin de se saouler tout comme je privilégie les histoires qui se vivent bien sans avoir besoin du mirage de la passion.<br><br>Le plaisir qu’on prend dans la drogue ou dans l’alcool n’est qu’un plaisir illusoire, non basé sur la réalité, c’est un mirage, tout comme le plaisir qu'on prend à la passion. Doit-on aimer quelqu’un parce que notre perception est tronquée ou au contraire parce qu’en pleine conscience, on aime cette personne et notre relation avec elle telles qu’elles sont réellement ? Doit-on chercher le mirage de l'amour ou l'amour lui-même ?<br><br><font color="#0c10ff"><b>2 - Modification de l’état de conscience</b></font><br>
<br>De même, mais j’y reviendrai plus en détails dans le chapitre suivant, quand on est sous l’emprise d’une drogue ou de l’alcool, ça n’est pas uniquement notre perception qui est altérée mais aussi notre état de conscience. Et la conscience est, par essence, notre volonté, autrement dit, notre libre arbitre. Comment juger objectivement des choses lorsque nous ne les percevons pas telles qu’elles sont ? C’est tout bonnement impossible (demandez à un daltonien de discerner les rouges ou les verts, vous verrez). Comment alors juger de l’autre et de la viabilité de notre relation à l’autre si nous n’avons pas une claire conscience de ce qu’il est réellement ? c’est tout aussi impossible.<br><br>Lorsqu’on est sous le coup de la passion nous sommes incapables de juger de ce qui est bon ou pas et même si dans des moments de lucidité nous nous disons que l’histoire ne mène à rien, nous avons vite fait de continuer à foncer dans le mur parce que la conscience est bien trop faible et la raison ne parle plus.<br><br>
<b><font color="#0c10ff">3 - Conséquences</font><br>
</b><br>
<font color="#9229cd"><b>a) Dépression</b></font><br>Mais après tout, me direz-vous, pourquoi ne pas privilégier l'illusion si celle-ci est plus agréable que la réalité ? C'est le choix de certains protagonistes du film Matrix, excellent film qui ne traite que de cela, faire le choix de vivre libre dans une réalité cruelle, ou esclave dans un monde mirage créé de toutes pièces par des machines qui les exploitent. Mais je m'égare un peu.<br><br>Donc oui, ça ne serait pas un problème de faire le choix de l'illusion si elle pouvait demeurer à jamais et si elle n'avait aucun impact négatif sur nous, seulement c'est impossible.
<br><br>D'une part, vivre une passion a un coût. En effet, l’intensité a un prix et on ne peut brûler intensément éternellement. Une passion finit par user celui qui la vit. Comme je l'écrivais plus haut, s’il n’y avait pas d’effets secondaires très très nocifs, nous pourrions en effet considérer la possibilité de nous réfugier dans l’illusion d’un amour-mirage mais à l'instar des junkies qui se réfugient dans celle procurée par l’héroïne ou la coke au risque d’une overdose mortelle, la passion peut, elle aussi, mener à notre perte. Nous ne possédons pas des ressources illimitées pour nous permettre de vivre les émotions avec une telle force ad vitam eternam. Nous courrons le risque d'altérer notre équilibre psychique.<br><br>D'autre part, et par voie de conséquence, la réalité nous rattrape toujours et, tôt ou tard (plutôt tôt que tard en général), retour il y aura fatalement. Et là, tout comme avec la drogue, c’est la grande descente (cinéphile que je suis, je ne peux m'empêcher de citer la dernière phrase du film de Kassowitz, La Haine, "L'important c'est pas la chute, c'est l'atterrissage"). Car aussi haut qu’on puisse monter, aussi bas nous tomberons, le réveil est difficile, la claque est rude. Rares sont les couples qui s’en relèvent. Comparée à la passion, la vie “normale”, les sentiments “normaux” paraissent d’une telle platitude qu’en général, quand la passion s'éteint, tout intérêt pour l'autre disparaît.<br><br>
<font color="#9229cd"><b>b) Addiction</b></font><br>
Avec la passion, le problème c’est donc que tout ce qui est habituellement “banal” semble dès lors tellement mieux, plus vif, plus intéressant, plus drôle, plus “fun” que lorsqu’on revient à la réalité, il est normal qu'on trouve tout d’un ennui mortel. La tentation de vouloir à nouveau se retrouver dans cet état de perception altérée est grande. C'est comme cela qu'on tombe dans l'alcoolisme sans s'en rendre compte.<br>
<br>On sait bien que pour se remettre des moments de dépression incroyables faisant suite à l'euphorie et à leur incapacité à encaisser une réalité bien fade, les drogués ressentent un impérieux besoin de se shooter à nouveau. Spirale infernale de l’addiction.<br>
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Mais comme les drogués qui sont parfaitement conscients de se détruire en consommant leur poison, les amoureux passionnés ne peuvent se résoudre à arrêter même quand ils voient bien que cela ne mène à rien. C’est bien le propre de l’addiction, même si on veut s’arrêter parce qu’on sent bien au bout du compte que cela finira par nous faire plus de mal que de bien, on ne peut y parvenir qu’au prix de très très gros efforts.<br>
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<font color="#9229cd"><b>c) Désensibilisation à la réalité</b></font><br>
Une autre conséquence réside dans le risque d’être par la suite incapable de trouver le moindre intérêt dans une histoire sans passion. A vivre les choses trop intensément on finit par empêcher nos sens de ressentir quoi que ce soit. Là encore j’utiliserai une image pour illustrer ma pensée. Si on écoute de la musique trop fort dans un casque, certes on en a “plein les oreilles” mais lorsque quelqu’un vient à parler normalement, on l’entend moins bien, lorsqu’on regarde la lumière droit dans les yeux, notre vue prend un certain temps pour se ré-acclimater à l’obscurité et pendant un moment nous sommes aveugles dans une ambiance lumineuse normale, idem pour le goût si l’on mange des plats très épicés, tous les autres plats peu assaisonnés paraîtront très fades. Bref, à saturer nos sens, on finit par les désensibiliser. Il en va exactement de même pour les émotions. A vivre des émotions trop fortes on finit par ne plus être sensible à quoi que ce soit de moins intense.<br>
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<font color="#9229cd"><b>d) Perte de chance</b></font><br>
Le fait de devenir insensible aux sentiments “normaux” a de fortes chance de nous faire passer à côté de vraies belles histoires profondes et durables même si elles paraîtront forcément plus fades comparées aux histoires vécues passionnément. Donc, non seulement la passion fait capoter la relation présente mais par contre-coup risque de nous empêcher de vivre autre chose par la suite.<br>
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<b>III - PASSION ET PSYCHISME</b><br>
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<br>Il y a quelques années je suis tombé sur un livre de Pierre Janet, célèbre psychologue et philosophe du XIXème siècle dont un des textes traite des mécanismes de la passion. Au delà du fait que j'apprécie l'oeuvre de cet auteur dans son ensemble, j'ai trouvé ce texte édifiant dans le sens où il analyse bien les mécanismes de mise en place de la passion, ainsi que son développement.<br>
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<font color="#0c10ff"><b>1 - Mécanisme psychologique de la passion</b></font><br>
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Je me permet de vous le livrer tel quel plutôt que de le paraphraser.<br>
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<font color="#600000">La plus curieuse manifestation de l'automatisme psychologique chez l'homme normal est la passion qui ressemble, beaucoup plus qu'on ne se le figure généralement, à la suggestion et à l'impulsion et qui, pendant un moment, rabaisse notre orgueil en nous mettant au niveau des fous. La passion proprement dite, celle qui entraîne l’homme malgré lui, ressemble tout à fait à une folie, aussi bien dans son origine, dans son développement et dans son mécanisme. Tout le monde sait que la passion ne dépend pas de la volonté et ne commence pas quand nous voulons ; pour prendre un exemple, il ne suffit pas de le vouloir pour devenir amoureux. Bien au contraire, l’effort volontaire que l'on essayerait de faire, la réflexion et l'analyse à laquelle on se livrerait, loin d'amener l'amour proprement dit, irrésistible est aveugle, nous en écarterait infailliblement et ne ferait naître que des sentiments tout contraires. De même, c’est en vain qu’on s'exciterait soi-même à l’ambition ou à la jalousie ; on aurait beau déclarer ces passions utiles ou nécessaires, on ne pourrait pas les éprouver.<br>
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Un autre caractère me paraît moins connu et moins analysé par les psychologues, c'est que la passion ne peut commencer en nous qu’à certains moments, lorsque nous sommes dans une situation particulière. On dit ordinairement que l'amour est une passion à laquelle l'homme est toujours exposé et qui peut le surprendre à un moment quelconque de sa vie, depuis quinze ans jusqu'à soixante-quinze. Cela ne me paraît pas exact et l’homme n'est pas toute sa vie, à tout moment, susceptible de devenir amoureux </font><font color="#100100">(ndlr : au sens "passionné")</font><font color="#600000">. Parce qu'un homme est bien portant au physique et au moral, qu’il a la possession facile et complète de toutes ses idées, il peut s'exposer aux circonstances les plus capables de faire naître en lui une passion, mais il ne l’éprouvera pas. Les désirs seront raisonnés et volontaires, n'entraînant l'homme que jusqu'où il veut bien aller et disparaissant dès qu’il veut en être débarrassé. Au contraire, qu'un homme soit malade au physique ou au moral, que, par suite de fatigue physique ou de travaux intellectuels excessifs, ou bien après de violentes secousses et des chagrins prolongés, il soit épuisé, triste, distrait, timide, incapable de réunir ses idées, déprimé en un mot, il va tomber amoureux ou prendre le germe d'une passion quelconque à la première et la plus futile occasion. Les romanciers quand ils sont psychologues, l'ont bien compris : ce n'est pas dans un instant de gaieté, de hardiesse et de santé morale que commence l'amour </font><font color="#100100">(ndlr : "passion")</font><font color="#600000">, mais dans un instant de tristesse, de langueur et de faiblesse. Il suffit alors de la moindre chose ; la vue d'un visage quelconque, un geste, un mot qui nous aurait l'instant précédent laissé tout à fait indifférent, nous frappe et devient le point de départ d'une longue maladie amoureuse.<br>Bien mieux, un objet, qui n'avait fait en nous aucune impression, dans un instant où notre esprit mieux portant n'était pas inoculable, a laissé un souvenir insignifiant qui réapparaît dans un moment de réceptivité morbide. Cela suffit, le germe est maintenant semé dans un terrain favorable, il va se développer et grandir.<br>
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Il y a d'abord, comme dans toute maladie virulente, une période d'incubation ; l’idée nouvelle passe et repasse dans les rêveries vagues de la conscience affaiblie, puis semble, pendant quelques jours, disparaître et laisser l'esprit se rétablir de son trouble passager. Mais elle a accompli un travail souterrain, elle est devenue assez puissante pour ébranler le corps et provoquer des mouvements dont l'origine n'est pas dans la conscience personnelle. Quelle est la surprise d'un homme d'esprit quand il se retrouve piteusement sous les fenêtres de sa belle où ses pas errants l’ont transportés sans qu’il s’en doute, quand au milieu de son travail il entend sa bouche murmurer sans cesse un nom toujours le même ! Ajoutons que toute idée amène des modifications expressives dans tout le corps qui ne sont pas toujours appréciables pour des étrangers, mais que les sens tactiles et musculaires transmettent à la conscience ; quel doit être alors l'énervement d'un esprit, qui sent à tout moment son organisme révolté commencer des actes qui ne lui ont pas été commandés ! Telle est la passion réelle, non pas idéalisée par des descriptions fantaisistes, mais ramenée à ses caractères psychologiques essentiels.<br>
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<i>(Pierre Janet, L’Automatisme psychologique, 1889, PUF, page 465-468 de la 3ème édition, 1899)</i></font><br>
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Ce que Janet décrit ici est précisément un facteur essentiel de la passion, la modification de l’état de la conscience, pour ne pas dire son affaiblissement. Il est évident qu’une personne sous l’emprise de la passion n’est pas dans un état dit “normal” mais on peut le rapprocher par bien des aspects, d’un état clairement pathologique de la conscience (et là on retrouve passion et pathos accolés, ça n’est pas un hasard)<br>
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<font color="#0c10ff"><b>2 - Absence de conscience = absence de volonté</b></font><br>
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Cet état modifié affaibli de la conscience se retrouve non seulement dans certaines affections psychologiques, mais il est au coeur d’un domaine bien connu du grand public, celui de la suggestion, plus communément appelé l’hypnose.<br>
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Je me suis pris de passion (c’est le cas de le dire) pour ce domaine alors que j’étais adolescent et c’est mon intérêt pour l’étude de l’hypnose qui m’a conduit à me diriger par la suite vers un cursus universitaire en Sciences Humaines. J’ai beaucoup lu sur le sujet, me suis livré à de nombreuses expériences et ai enseigné l’hypnose pendant plusieurs années pour me faire de l’argent de poche.<br>
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Tout cela pour dire que je suis bien placé pour en parler et que justement, la base de la technique d’induction hypnotique (faire entrer le sujet en transe) est de parvenir par le truchement de la relaxation et de la fascination (concentration sur un objet ou un point lumineux) à “tromper” sa conscience, à la distraire, pour “injecter” des suggestions (comme celle de ne plus être capable d’ouvrir les yeux ou de soulever un bras par exemple) directement dans son subconscient, là où justement la barrière de la volonté n’existe plus.<br>
<br>Pour bien vous faire comprendre de quoi je parle, on peut rapprocher cela du travail des magiciens. Ils attirent votre attention ailleurs afin de réaliser devant vos yeux un tour de passe passe. Si l'attention n'avait pas été habillement détournée, nous aurions vu le prestidigitateur dissimuler la carte dans sa poche, nos yeux l'ont vus et pourtant, notre attention étant ailleurs, notre cerveau lui, n'a pas traité l'information, vous n'avez pas été conscient de ce qu'il se passait. C'est exactement la même chose avec l'hypnose.<br>
<br>La conscience, c’est d’abord la volonté. Si vous êtes capable d’abolir la conscience, vous êtes capable d’agir sur l’autre sans qu’il puisse exercer son libre arbitre. C’est ce qu’on appelle aussi de la manipulation mentale, de la persuasion. Au contraire de la conviction, la persuasion ôte toute volonté à celui sur laquelle on l’exerce. Convaincre c’est donner à l’autre des arguments sur lesquels il va poser sa réflexion et faire un choix en toute conscience. Persuader c’est amener l’autre à vous suivre sans qu’il soit forcément d’accord avec vous.<br>
<br>Pour en revenir au sujet qui nous occupe, nous constatons un mécanisme équivalent. Dans la passion, la conscience est abolie, nous sommes littéralement hypnotisé par l’autre. Ça n’est plus avec notre raison que nous pensons car nous ne pensons plus, nous subissons. Notre libre-arbitre ne s'exerce plus, la passion nous rend esclave de nos émotions et nous empêche de réfléchir, d'être lucide. Et pour y parvenir, comme l’explique brillamment Janet, il faut le plus souvent que nous soyons déjà dans un état d’affaiblissement physique et/ou moral. Intéressant de noter ici à quel point l'analyse rejoint l'étymologie. L'absence de volonté c'est aussi la passivité de la conscience.<br>
<br>
La passion est le lot de personnes qui n’ont pas un psychisme solide, soit momentanément, soit de façon permanente. Cela explique entre autre pourquoi la plupart des gens connaissent des épisodes de passion amoureuse dans leur prime jeunesse, tout simplement parce que le psychisme est encore en construction, donc fragile. Terrain idéal.<br>
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<b>IV - PASSION ET SENTIMENTS</b><br>
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<br>C’est maintenant que nous comprenons tout l’intérêt de ces questions : <br>
Que peut apporter la passion à l’amour ? <br>
Quel est le véritable lien qui unit (ou pas) ces deux états qu’on confond ou que l'on associe si souvent ?<br>
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Je ne reviendrai pas sur la définition de l’amour, j’ai déjà abordé ce thème maintes et maintes fois au cours de précédents billets, mais je vous renvoie tout de même à mon billet sur la construction de l’amour (<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2007/02/16/3-l-amour-existe-t-il-d-emblee-ou-se-construit-il" target="_blank">L'amour existe-t-il d'emblée ou se construit-il ?</a>) où j’abordais déjà en germe le thème de la passion.<br>
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L’amour est exactement tout l’inverse de la passion. <br>
Quand nous sommes dans la passion nous sommes dans le besoin, qui, non satisfait, se transforme en frustration et en souffrance, quand nous sommes dans l’amour nous sommes au contraire dans le désir et dans l’envie. Certes, l'amour n'est pas non plus totalement exempt de frustration mais l'intensité de cette dernière est loin d'être la même que dans la passion amoureuse.<br>
<br>
La passion nous transforme en victime passive, alors que l’amour c’est tout au contraire l’action et la décision.<br>
<br>
La passion c’est le déséquilibre et l’excès, l’amour à l’inverse est un équilibre qu’on trouve à deux dans la plénitude et le partage.<br>
<br>L’amour c’est avant tout la construction avec l’autre grâce à la connaissance qu’on a de lui avec tout ce qu’il est, ses qualités mais aussi ses défauts. C’est le choix conscient d’aimer tant les forces mais aussi les failles de l’autre dans tout ce qu’il a d’imperfections. Pour cela, il faut la conscience, la volonté, l’exercice du choix l’implique. La passion est tout à l’opposé. Nous ne sommes pas “objectifs” sur l’autre, sur nous, sur la relation elle-même, nous sommes aveuglés, hypnotisés, fascinés, nous ne voyons pas la réalité et nous nous berçons d’une douce illusion, intense il est vrai mais totalement factice, extrêmement fragile, d’autant plus fragile que nous le sommes particulièrement nous-même lorsque nous la vivons (cette passion).<br>
<br>
L’amour c’est la liberté d’être ou de ne plus être avec l’autre. La passion c’est surtout l’esclavage de nos propres émotions (je ne veux même pas parler de sentiments).<br>
<br>
Dans ces conditions, comment envisager de construire une relation stable, solide, durable ? C’est pratiquement impossible et lorsque la passion parvient à muer en amour, cela relève du miracle et non de la volonté. Mais c’est très très rare. <br>
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<b><br>
V - CONCLUSION</b><br>
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La passion n’est pas l’amour.<br>
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C’est un état qu’on associe à tort à l’amour parce qu’il implique deux personnes qui vivent ensemble une aventure affective intense mais rien de plus. Je sais d’avance que nombreux seront ceux et celles qui ne seront pas d’accord avec moi et je les respecte, simplement cela n’est pas en niant une évidence qu’on avance sur ce terrain là.<br>
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Si depuis les romains et les grecs qui ont inventés ce mot il y a des milliers d’années on y retrouve dans son étymologie même les notions de souffrance, de passivité, de désordre physique ou mental, si la psychologie moderne lui reconnaît un caractère hystérique, obsessionnel, addictif ça n’est pas un hasard mais bien une réalité.<br>
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Si la quête que nous menons est celle de l’amour alors, non seulement <font color="#ff3333">il n’y a aucun regret à abandonner l’idée de la passion amoureuse, mais plus encore, il faut la fuir</font>. Et s’il est vrai qu’il est très difficile de s’en défaire lorsqu’elle est ancrée en nous depuis un moment, en revanche, il est très aisé de la rejeter lorsqu’elle nous approche tout comme il est facile de combattre un rhume naissant et beaucoup plus difficile de se débarrasser de la sinusite ou de la bronchite issue d’une rhinite dont on ne s’est pas préoccupée assez tôt.<br>
<br>Sachez reconnaître les signes de la passion et "calmez le jeu" rapidement si vous voulez réellement avoir une chance de vivre une belle histoire. Elle sera certes un peu moins intense mais l’intensité n’est pas la panacée. Une relation amoureuse n’est pas un sprint mais une course de fond. Le véritable visage de la passion amoureuse n’est pas du tout l’amour, ce serait même l'inverse, qu’on se le dise !/index.php/post/2013/07/22/24-passion-amoureuse-intensite-drogue-alienation-et-destruction#comment-form/index.php/feed/atom/comments/22Existe-t-il un amour garanti sans risque ? Question de confianceurn:md5:3869636e9684b2923b8a71eb438eb7b92013-05-10T09:13:00+00:002017-04-09T13:15:11+00:00Mister LAmourNombre de personnes ont peur de tomber amoureuses, non pas parce que l’amour fait peur en lui-même mais pour les risques que cela implique. C’est alors que se pose la question de la confiance.<br><br>Question fondamentale s’il en est dans la mesure où cette valeur reste sans nul doute l’une des plus essentielles lorsqu’on envisage une relation tant sereine que pérenne, qu’elle soit amicale ou amoureuse. Peut-on imaginer une relation sans risque, quelles garanties sommes-nous en droit d’espérer ? Amour et garanties sont-ils mêmes des termes compatibles ? Où est le vrai risque ? <br><br>Dans le sondage <a href="http://blogmartien.com/docs/harris_interactive_29072011.pdf" target="_blank">Harris Interactive</a> sur les Françaises et l’amour, rapport publié en Juillet 2011, établi sur un panel représentatif de 733 femmes de 18 ans et plus (que j’avais déjà évoqué dans mon précédent billet : ”<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2013/05/05/15-fidelite-sexuelle-hypocrisie-escroquerie-de-l-amour-quelle-est-sa-valeur" target="_blank">Fidélité, grande escroquerie de l’amour</a> ?”, parmi les qualités les plus recherchées par les femmes chez un homme (et on peut imaginer que c’est globalement la même chose pour les hommes) arrivent loin en tête de toutes les autres : Fidélité et Sincérité.<br>
<br>Fidélité (étymologiquement du latin Fides qui veut dire “foi”, “confiance”) et Sincérité (expression fidèle de ses sentiments, mot lui aussi synonyme de fidélité, loyauté, honnêteté), au delà de leur signification littérale, renvoient à la même notion: <br>
LA CONFIANCE.<br>
<br>La confiance est donc indéniablement la valeur "number one" aux yeux de tous et il est avéré que nul ne semble concevoir de relation amoureuse ou amicale qui en serait exempte.<br>
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Le fait étant établi, plusieurs questions se posent.<br>
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Qu’est-ce que la confiance et qu’implique-t-elle véritablement ?<br>
Pourquoi ne pouvons-nous généralement pas envisager de relations amoureuses sans confiance ? Pourquoi la confiance ou son absence a-t-elle un tel impact sur nos sentiments ?<br>Les notions de confiance et d’amour sans risque sont-elles dès lors compatibles ?<br>
Doit-on chercher à construire une relation sans risque, est-ce faisable, cela est-il même souhaitable ?<br>
<br>Les réponses qui nous paraissent souvent évidentes de prime abord, le sont beaucoup moins lorsqu’on les passent au crible de l’analyse et, comme nous le verrons dans la conclusion de ce billet, les comportements de beaucoup se révèlent souvent totalement illogiques par rapport au but recherché et aboutissent à l’échec.<br>
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<b>
I - QU’EST-CE QUE LA CONFIANCE ET QU’IMPLIQUE-T-ELLE ?</b><br>
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<br>Afin d'établir notre définition je vous propose de trouver des exemples de la vie courante puis de déterminer s’ils sont basés sur la confiance ou au contraire sur la méfiance (ou la défiance).<br>
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Exemple de confiance :<br>- Je prête de l’argent sans demander de reconnaissance de dette<br>- Je dévoile une information personnelle qui doit rester secrète<br>- Je laisse les clés de mon appartement à la gardienne pendant les vacances<br>- Je vote pour un candidat aux élections<br>- J’investi mon argent en bourse<br>
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Exemples de défiance :<br>- La banque me fait crédit<br>- Je prête mon appartement (ou le loue) contre caution<br>- Je place mon argent sur un compte rémunéré<br>
<br>On s’aperçoit que le premier point commun entre tous les exemples de confiance est d’abord qu’elle repose sur la <font color="#0c10ff">croyance</font> que les choses se passeront dans le bon sens (cela s’appelle l’optimisme) et non sur une certitude. Je pense que mon argent me sera rendu, que mon secret le restera, que ma maison sera en de bonnes mains, que le nouveau président fera les reformes qu’il a promis ou encore que mes valeurs boursières vont prendre de la valeur.<br>
<br>Deuxième point commun, l’<font color="#0c10ff">absence de garantie</font> (allant de pair avec toutes croyances, qui par définition reposent sur la foi et non sur la preuve). En effet, qui peut affirmer que la bourse va monter, comment être certain que mon secret ne sera jamais divulgué, je ne peux pas non plus jurer que le nouveau président tiendra toutes ses promesses (d’autant qu’en réalité la plupart du temps elles ne dépendent même pas de lui, mais c’est un autre sujet), pas plus que je suis garanti que la gardienne à qui j’ai confié mon appartement n’en profitera pas pour tout saccager. Bref, dans tous les cas de figure il n’y a aucune garantie concrète que ce que nous espérons arrivera, nous n’avons justement que des espoirs.<br>
<br>Au contraire, dans tous les exemples de défiance, on retrouve de diverses façons l’idée de garantie (mais le plus souvent il s’agit d’un contrat qui lie les deux partis et qui défini les devoirs et les obligations de chacun). Que ce soit un contrat de crédit, une caution, ou un placement bancaire à taux garanti, il y a toujours quasi certitude sur le résultat. En résumé, nul besoin de croire ni d’espérer une issue favorable, on est pratiquement sûr que ce que l’on attend en retour va bien arriver, la loi est de notre côté et nous avons en notre possession tous les moyens de la faire jouer.<br>
<br>Le dernier point commun à tous les exemples de confiance est la notion de <font color="#0c10ff">risque</font>. En effet, dans tous les cas de figure, l’issue, le résultat, s’il est contraire à celui espéré, représente un risque réel. Je peux être dépouillé de la somme prêtée, voir mon appartement cambriolé, perdre toute ma fortune en bourse, avoir été trompé par celui pour lequel j’avais voté, ou encore retrouver mon secret exposé au grand jour avec toutes les conséquences que cela implique (car si cela devait rester secret c’est certainement pour de bonnes raisons). Le risque est permanent. Par extension, au risque apparaît conjointement l’idée de la <font color="#0c10ff">vulnérabilité</font>. Si quelque chose ne comporte aucun risque ou des risques qui ne nous rendent pas vulnérables (moralement, psychologiquement, financièrement, matériellement) alors la notion de confiance n’entre plus en jeu. Pas besoin de faire confiance pour que quelqu’un garde un secret dont il nous importe peu qu’il soit révélé car sans aucune conséquence.<br>
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A l’inverse, dans la méfiance, toute notion de risque est exempte, ou alors elle est minime. La banque a tous les outils pour ponctionner mon compte et se rembourser, la caution m’assure qu’en cas de vol ou de dégradation je pourrai racheter des biens similaires ou couvrir les réparations, le compte rémunéré garanti un taux fixe et la banque ne peut y déroger même en cas de crise. Bien évidemment, dans des circonstances exceptionnelles, le risque existe mais les chances que la banque fasse faillite, que le garant de la caution ou la personne qui a pris un crédit soit insolvable sont faibles. Et en général, on diminue encore les risques en vérifiant ces informations avant de conclure un accord.<br>
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Pour résumer on peut donc définir la confiance comme étant une des formes de l’optimisme en ceci qu’elle repose d’avantage sur la croyance positive que sur la certitude.<br><br>
<font color="#ff0033">La confiance est un sentiment, un état d’esprit ou une disposition psychologique envers quelque chose ou quelqu’un qui se caractérise par le choix ou l’intention d’accepter de se rendre vulnérable par une prise de risque sur la base de croyances positives et non de garanties concernant une issue.</font><br>
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Ce qu’il faut retenir de cette définition c’est que<font color="#0c10ff"> les composantes inhérentes et indispensables à la notion de confiance sont :<br>
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- La croyance optimiste (l’espoir et non l’assurance)<br>
- La vulnérabilité (existence et exposition à un danger)<br>
- Le risque (absence de certitude quand à l’innocuité, la non dangerosité)<br>
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Il suffit qu'une seule de ces composantes soit absente pour que la confiance ne s'applique pas.<br>
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II - POURQUOI LA CONFIANCE EST-ELLE INDISPENSABLE A TOUTE RELATION AFFECTIVE ?</b><br>
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<br>Que ce soit en amour ou en amitié, voire même dans certains cas en affaire (car il y a des situations où les contrats ne couvrent jamais vraiment tous les risques et la parole donnée demeure essentielle) nous nous exposons précisément à toutes les composantes qui impliquent de devoir faire confiance.<br><br><font color="#0c10ff"> A) CROYANCE OPTIMISTE</font><br>
<br>Nous ne nous engageons dans une relations amoureuse ou amicale, ou ne décidons de faire affaire avec telle ou telle personne que dans l’espoir d’un gain. Dans le cas de la relation affective le gain souhaité sera, l'échange, la complicité, l'amour ou l'amitié, bref, le bonheur et parce que nous pensons que c’est justement avec la personne que nous aurons choisi que nous aurons le plus de chance de l’atteindre. C’est la même chose dans un partenariat professionnel à ceci près que le gain espéré n’est pas affectif mais matériel (gagner de l’argent).<br>
<br>Si nous étions certains que nul gain n’est à retirer d’une relation ou d’une collaboration, il ne nous viendrait pas à l’idée de l’initier ou de la faire perdurer. C’est donc bien une croyance optimiste qui nous motive. Peu importe d’ailleurs à quoi cette croyance est due (le feeling avec l’autre, notre expérience passée, la réputation de notre collaborateur, etc...)<br><br><font color="#0c10ff">
B) VULNÉRABILITÉ</font><br>
<br>Nous possédons une armure sociale, morale, qui nous permet de nous protéger d’un monde sans concession, un monde rude. Grâce à cette armure, nous sommes imperméables aux coups qui nous sont portés ou, tout du moins, nous y sommes moins sensibles. C’est une anesthésie en quelque sorte. Cependant, lorsqu’on est anesthésié, même localement, si nous ne ressentons plus la douleur, nous sommes également insensibles au plaisir. On ne ressent pas la piqûre mais pas la caresse non plus.<br>
<br>Pour ressentir la caresse nous devons quitter l’armure, laisser tomber nos défenses.<br><br>
A la minute même où nous nous engageons dans une relation affective, et plus nous progressons dans cette relation, plus nous sommes obligés de nous dévoiler, de nous livrer à l’autre. Faire entrer quelqu’un dans notre sphère intime c’est forcément baisser la garde afin de lui permettre de nous atteindre de la plus belle façon qui soit. Nous en avons tous intimement conscience et cela génère d’ailleurs pas mal de peur chez certains. (cf le billet intitulé "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2014/07/14/27-peur-des-relations-amoureuses-comment-vaincre-la-peur-de-lamour" target="_blank">Comment ne plus avoir peur d’aimer ?</a>") <br>
<br>Effectivement, il s'agit bien de peur, car à partir du moment où nous laissons tomber notre carapace, nous sommes certes plus accessibles à l’autre, plus aptes à laisser nos sentiments évoluer et toucher l’autre, mais en parallèle, nous le sentons, nous le savons, nous sommes aussi clairement plus vulnérables. Donner à l’autre les moyens de nous faire du bien, c'est aussi lui remettre les armes permettant de nous atteindre de manière autrement plus négative.<br>
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Seulement voilà, il est illusoire de penser qu’on puisse tisser des liens avec quelqu’un sans le laisser s’approcher de soi. D’ailleurs il est amusant de constater que même au niveau du langage, les expressions employées pour parler d’amour concordent mot pour mot avec celles de la sexualité. <br>Pour devenir intime il faut toucher l’autre et être touché par lui, le laisser pénétrer notre intimité, se découvrir, se mettre à nu et par là même, se rendre plus vulnérable.<br><br><font color="#0c10ff">
C) RISQUE</font><br>
<br>L’enjeu est donc de taille puisque d’un côté on peut espérer le meilleur mais que de l'autre nous nous mettons en position de risquer le pire. Et le risque est avéré en cela qu’il ne peut exister de garanties contractuelles d’innocuité. Même si l’autre vous assure qu’il ne veut que votre bien, ses mots ne restent que des paroles, seul l'avenir dira si vous avez eu raison de lui faire confiance. Les conséquences sont, elles aussi, importantes. On le sait, l’amour et la haine sont deux sentiments extrêmement proches et les Hommes (au sens large, donc cela inclut les femmes) sont capables de faire autant de bien que de mal. Si l’amour peut mener à l’extase, il peut aussi mener à la destruction et la dévastation.<br><br>
S’ouvrir c’est donc forcément prendre le risque d’être trahi (en amour, en amitié, comme en affaire), d’être meurtri.<br>
<br>Conclusion : Quand ça n’est pas un contrat qui scelle une relation (et les sentiments, ainsi que la conduite qui va de pair, ne sont pas contractuels), la confiance se révèle juste indispensable à la vie d’une relation qu’elle soit amoureuse ou amicale (voire professionnelle) simplement parce que, de part sa structure même, cette relation renvoie à tous les paramètres qui nécessitent la présence de confiance. On peut considérer que <font color="#ff0033">la confiance est réellement le pilier porteur d’une relation, sans elle, rien n’existe, et une fois perdue tout s’écroule</font>.<br>
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III - EXISTE-T-IL UN AMOUR SANS RISQUE</b><br>
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<br>Comme nous l'avons vu à la fin du premier chapitre, il suffit qu'une seule des composantes inhérentes à la confiance soit absente pour que la confiance ne s'applique pas à une relation. Tant est si bien que si on parvenait à enlever l'élément "risque" de l’équation, alors la confiance ne serait plus nécessaire pour mener à bien cette relation. En théorie, on pourrait alors aimer quelqu’un sans avoir à lui faire confiance, autrement dit, sans avoir besoin de se mettre en danger, de prendre le moindre risque. Ce serait fort plaisant et confortable. Le seul problème est qu'en pratique c’est utopique.<br><br><font color="#9229cd">Pour éjecter le risque il faudrait</font> soit :<br><br>- <font color="#9229cd">Ne pas placer le moindre espoir dans cette relation</font>. Ne pas y croire une seconde. Bref s'en foutre totalement. Dans ces conditions, il n'y a aucune raison de s'y impliquer. Ce qui nous motive justement à songer à une possible relation avec quelqu'un c'est l'espoir qu'elle nous apportera quelque chose.<br><br>- <font color="#9229cd">obtenir des garanties solides</font> et quoi qu’on fasse, on ne saurait en obtenir dans ce domaine. On aura beau chercher toutes les “preuves” que l’autre est digne de notre amour, de notre engagement, elles ne seront que des chimères car nous ne sommes pas dans la tête de l’autre. On peut toujours se baser sur son attitude présente, enquêter sur son passé, lui poser des questions sur son avenir, tout ce qu’on obtiendra ne sera toujours que suppositions. Par quelque bout que l’on prenne le problème, tout restera toujours une affaire de croyance, de conviction, d’intuition et jamais de certitude.<br><br>- <font color="#9229cd">se rendre totalement invulnérable</font>, ce qui tout aussi improbable et surtout antinomique de l’amour puisque, pour reprendre l’image de l’anesthésie, si nous sommes insensibles à la douleur, dans le même temps, nous le sommes forcément aussi au plaisir. C’est exactement comme les médicaments, les plus efficaces sont aussi les plus dangereux. En matière de relations humaines, ce qui ne risque pas de nous faire grand mal n’a aucune chance de nous faire grand bien non plus, au mieux cela nous laisse indifférent et l’indifférence est l’absence totale de sentiment. Comment alors conjuguer sentiments et invulnérabilité ? C’est impossible.<br>
<br>Non, définitivement non, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, <font color="#ff0033">il ne peut y avoir d’amour sans confiance et le risque est inhérent à la confiance. Bilan : <b>il ne peut y avoir d’amour sans risque</b></font>.<br>
<br>Mais pour développer ma pensée un peu plus avant je dirai que le vrai risque n’est pas forcément là où on croit.<br>
<br>Le plus grand risque n’est pas de se tromper sur quelqu’un ou sur une direction sentimentale qu’on n’aurait finalement pas du prendre, de souffrir d’un mauvais choix ou d’une déception, d'être un jour fourvoyé et trahi. La plus grand risque, qui est aussi celui qui a les plus grandes chances de nous mener à l’échec est de n'en prendre aucun. <br><br>Le véritable risque serait de passer à coté de l’amour parce qu’à ne pas vouloir prendre le risque de se planter, on ne risque pas non plus sa chance de réussir !<br>
<br>J’entends régulièrement des personnes dire "la confiance doit se gagner", "je n’accorde pas ma confiance comme cela, il faut que je sois sûr de la personne", "j'ai déja été abusé(e), chat échaudé craint l'eau froide alors je commence par me méfier et si je vois que l’autre est sincère alors, petit à petit, je donne ma confiance".<br>
<br>Oui, je l’avoue, j’en entends des conneries !<br>
<br>Gagner la confiance, donner sa confiance petit à petit, être sûr de l’autre... Si les personnes qui sortent ce genre d’inepties avaient un tant soit peu réfléchi à ce qu’est la confiance, elles les garderaient pour elles. Par son étymologie même, confiance (con - ensemble, fiance, de “fidere”, se fier, croire) exclue toute idée de certitude. Cela viendrait-il à l’idée de quelqu’un de dire “Ma foi en Dieu se gagne, je n’accorde pas ma foi si je ne suis pas sûr de l'existence de Dieu” ? Une croyance ne se fonde pas sur des preuves !!! On accorde sa confiance ou on la retire mais elle ne se gagne pas. Les gens sont tellement apeurés, ont un tel besoin de se rassurer que cela déforme complètement leur façon d’aborder la question.<br>
<br>On sait que sans confiance il ne peut y avoir d’évolution dans une relation. Pour avancer, il faudra donc bien qu’à un moment ou à un autre, quelqu’un commence par faire confiance à l’autre (idéalement que les deux se fassent mutuellement confiance assez rapidement). Tant qu’on stagne dans la méfiance comment avancer ? Donc admettons que l’un des deux fasse le premier pas (celui qui ne dit pas que la confiance doit se gagner). Qu’arrive-t-il si l’autre reste dans la méfiance ? Toutes les chances sont que le premier recule très vite.<br>
<br>Pourquoi la méfiance de l’un contribue-t-elle à alimenter la méfiance de l’autre ? C‘est très simple et pour l'expliquer je vais illustrer mon propos par un petit scénario.<br>
<br>Imaginons un déjeuner où chaque convive apporterait un plat qu’il a cuisiné pour l’autre. Vous me conviez chez vous pour le déjeuner et nous dévoilons les plats que nous nous sommes mutuellement préparés. Surprise, nous avons tous deux préparés de succulents champignons !<br>
<br>Une fois à table, vous me servez les champignons que vous m’avez cuisinés et je vous sers les miens.<br>Sans même me poser de questions, je m’apprête à me jeter sur mon assiette lorsque, à ma grande surprise, je vous surprends à analyser le contenu de la vôtre que vous finissez par délaisser sans y avoir touché. Vos champignons sont toujours dans mon assiette et je n’y ai pas encore goûté. <br>
<br>A ce stade du déjeuner que vais-je penser ?<br>
<br>Sauf explication rationnelle contraire, j’aurai toutes les raisons de penser que si je vous ne goûtez pas mes champignons c’est que vous devez craindre que je cherche à vous intoxiquer. Ça ne fait pas plaisir (comme on dit, “la confiance règne !”)<br>
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Que vais-je faire ? <br>
<br>Il y a fort à parier que me vienne alors à l'esprit la même question. Je me demanderai si vous ne seriez pas capable de m’empoisonner puisque c’est apparemment la première idée qui vous est venue à l’esprit lorsque je vous ai servi mes champignons. Dans le doute, je m’abstiendrai d’y goûter. Votre méfiance à mon égard m’aura donné des soupçons sur vos propres intentions.<br>
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Une personne incapable de vous accorder sa confiance : <br>
<br>- démontre d’abord qu’elle n’est pas prête à prendre le risque, sous-entendant par là même que vous représentez pour elle un danger potentiel et non une bénédiction, que vous n'êtes donc pas digne, à ses yeux, de recevoir cette confiance.<br>
<br>- D’autre part, sa méfiance laisse planer le soupçon qu’elle serait elle-même capable d’être un danger pour vous. Ne pas pouvoir accorder sa confiance au départ revient à déclarer implicitement à l’autre qu’on n’est soi-même pas digne de confiance, donc potentiellement dangereux.<br>
<br>Bilan :<font color="#ff0033"> il est impossible de faire confiance à quelqu’un qui ne vous fait pas confiance</font>. Il n’y a qu’un seul moyen de savoir si on peut faire confiance à quelqu’un, c'est justement de prendre ce risque et voir ensuite si l'autre se révèle à la hauteur de ce don (ou pas).<br>
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<b>IV - CONCLUSION : LE PLUS GRAND RISQUE EST DE NE PAS EN PRENDRE</b><br>
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<br>La confiance est à la base de toute relation inter-personnelle et a fortiori amoureuse parce qu’une relation ne peut être basée sur autre chose que la croyance dans les bonnes intentions de l’autre.<br>
<br>Parce qu’on est deux, et que l’autre n’est pas nous, nous ne pouvons pas tout maîtriser, nous ne pouvons être sûr de rien. Même si ça rassure, attendre, demander ou exiger des garanties ne sert à rien. Tentative à la fois maladroite, ne faisant que mettre à jour notre propre malaise, notre manque de confiance en nous-même et vaine car totalement illusoire qui, au final, ne fera que fragiliser la confiance de l’autre car là où il y a "garanties" point de confiance n'est à attendre.<br>
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Enfin, <font color="#ff0033"><b>aimer c’est risquer</b>, à vouloir le supprimer c’est le risque d’être aimé qu’on supprime. Quand on y réfléchit, en amour, comme dans pas mal d’autres domaines d’ailleurs, le pire risque est celui de ne pas en prendre du tout.<br>
</font><br>Il ne faut donc pas chercher à supprimer le risque mais seulement sa peur du risque. Je terminerai en citant cette phrase d’Erica Jong (écrivaine féministe New-Yorkaise) qui résumera bien ma conclusion à ce billet et que devraient avoir en tête toutes celles et ceux qui abordent ou qui vivent une relation : “... L’amour est tout, c’est bien connu... Il vaut vraiment la peine qu’on se batte pour lui, qu’on se montre courageux pour lui, qu’on risque tout pour lui. Et le problème c’est que ne rien risquer est un risque encore plus grand”*.<br>
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“Do you want me to tell you something really subversive? Love is everything it's cracked up to be. That's why people are so cynical about it. It really is worth fighting for, being brave for, risking everything for. And the trouble is, if you don't risk anything, you risk even more.” (How to Save Your Own Life, Erica Jong, 1977)</i></font>/index.php/post/2013/05/10/23-faut-il-faire-confiance-existe-t-il-un-amour-garanti-sans-risque#comment-form/index.php/feed/atom/comments/21Le recyclage amoureux : avenir d'une illusion ou illusion sans avenir ?urn:md5:1c87998839967fdaf03f9c1200021c842012-08-23T06:56:00+00:002019-12-22T16:09:19+00:00Mister LAmourOn connaît l'adage "on ne fait pas du neuf avec du vieux" et pourtant, nombre de couples dissous cherchent à se remettre ensemble, nombre de gens célibataires un temps, finissent avec leur "ex". Est-ce une bonne chose ? <br><br>Récemment, un de mes amis s’est fait plaquer par sa compagne après quelques années de vie commune. Depuis cette rupture il ne cesse de chercher à (et comment) la reconquérir alors que, manifestement, ils ne sont pas ou plus fait l’un pour l’autre pour 100 raisons que je ne détaillerai pas ici. Naturellement je lui ai déconseillé de renouer avec elle car il me semble évident que cela ne déboucherait sur rien de bon et le plongerait un peu plus dans une déprime qu’il connaît déjà. Mais cet épisode m’a amené à lui expliquer les raisons pour lesquelles je le poussais à trouver quelqu’un d’autre plutôt que perdre son temps en retournant avec elle.<br>
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C’est le fruit de mes réflexions à ce sujet que je vais vous livrer aujourd'hui.<br><br><br>
<b>I - POURQUOI PREFERE-T-ON LE VIEUX AU NEUF ?</b><br>
<br>A la suite d’une rupture, si nous ne souhaitons pas rester célibataire, seuls deux choix s’offrent à nous. Renouer avec un ancien partenaire ou séduire quelqu’un de nouveau.<br><br>Les raisons qui peuvent nous pousser à orienter notre choix vers la première solution sont nombreuses et malheureusement, comme nous le verrons, sont tout sauf de bonnes raisons.<br><br><b><font color="navy">A - La Peur</font></b><br>
<br>- Peur de <font color="#ff0033">l’inconnu</font> : se lancer dans une nouvelle histoire avec une nouvelle personne peut sembler comporter plus de risques que de poursuivre avec quelqu’un qu’on connaît. Dans un sens, avec un inconnu, rien ne garantit que cela va fonctionner, alors qu’avec un ex, même si on sait qu’au bout de la route il y a un mur, au moins on sait où on va et on a toujours l’espoir que le mur disparaîtra lors de notre seconde tentative de relation.<br><br>- Peur de <font color="#ff0033">la solitude</font> : l’humain est un animal d’habitudes. Il a besoin de repères, de pôles. Une relation amoureuse est un sacré élément de stabilité et avec lui, son lot de routines et d’habitudes rassurantes. Lorsqu’on s’est soi-même domestiqué à la vie rassurante du couple, on se sent rarement prêt à affronter la solitude et la jungle du célibat. Tous nos repères vont être chamboulés, ce qui est très traumatisant. La tentation est forte de rester dans ce confort en se "cramponnant aux branches".<br><br>- Peur de <font color="#ff0033">soi-même</font> : parce qu’un échec engendre une perte de confiance en soi, confiance qui semble dès lors nous manquer pour séduire à nouveau quelqu’un d’étranger. C’est d’autant plus vrai qu’on a aussi perdu l’habitude de socialiser, le couple ayant une tendance maladive à se refermer sur lui-même ou à ne côtoyer que d'autres couples.<br><br>- Peur de <font color="#ff0033">tout perdre</font> : parce que tout comme au casino, lorsqu’on a beaucoup misé et investi sur un jeu et qu’on perd sa mise, on est tenté de se dire qu’en rejouant à la même table, on pourra tout récupérer. Avec l’investissement affectif c’est exactement le même mécanisme. On préfère retenter sa chance (sans penser qu’on risque surtout de perdre encore plus) plutôt que d'arrêter de jouer et d’accuser la perte.<br>
<br>- Peur de <font color="#ff0033">souffrir</font> : parce que toute rupture demande un travail de deuil et que ce travail est pénible, on cherche à s’épargner cette souffrance en évitant le deuil. C’est un calcul à court terme, car il table sur l’hypothétique réussite de cette nouvelle tentative, mais si celle-ci se solde par un nouvel échec (ce qui est plus que probable) l’impact de deux échecs successifs sera bien plus douloureux que la souffrance liée au deuil.<br><br><b><font color="navy">B - Le passé</font></b><br>
<br>- Parce qu’<font color="#ff0033">on croit avoir tiré les leçons de l’expérience</font>. On pense avoir trouvé les raisons de l’échec initial, par conséquent, on se dit qu’on a une chance d’éviter les écueils lors d’une seconde tentative. Ce serait peut-être vrai si tout ne dépendait que de nous, mais dans une relation on est deux et on ne maîtrise absolument pas l’autre. Ce serait peut-être vrai aussi si nous étions tous capables de tirer des leçons mais il y a une différence entre croire qu’on a compris les raisons d’un échec et les avoir réellement comprises. Enfin, par définition, prendre du recul veut dire prendre son temps et ce temps là, c'est seul qu'il faut le passer.<br><br>- Parce qu’on est en terrain connu, terrain qui fut fertile autrefois, notre tendance naturelle à <font color="#ff0033">nous référer au passé pour anticiper l’avenir</font> fait le reste. Le “hic” c’est que notre mémoire étant toujours aussi sélective, nous occultons notre échec. Si vraiment on était objectif, on admettrait que ce terrain est surtout connu pour mener à une impasse.<br><br>- Parce qu’à moins d’un fort ressentiment, les sentiments ne disparaissent jamais complètement et rarement du jour au lendemain. <font color="#ff0033">Malgré la rupture subsistent toujours les souvenirs</font>, la nostalgie des moments de bonheur passés. On a tendance à s’accrocher à ses souvenirs, la mémoire est sélective, plutôt que de faire fonctionner sa raison et sa logique on a l’illusion qu’il ne faudrait pas grand chose pour raviver la flamme. De toutes les raisons de renouer avec quelqu’un c’est peut-être la seule valable, cependant, à l’instar d’une flamme qui se nourrit d’oxygène, les sentiments se nourrissent du passé et il est assez peu réaliste de croire qu’un amour peu renaître de ses cendres. Le Phœnix est un mythe, pas une réalité.<br><br><br><b>II - EN QUOI CETTE SOLUTION EST-ELLE BANCALE ?</b><br><br><font color="navy"><b>A - Le poids du passé</b></font><br>
<br>Une des raisons qui nous poussent à nous engager avec optimisme dans une relation naissante (à nous investir en général) est l’attrait de la nouveauté dans la mesure où l’issue de cette nouvelle relation porte l’espoir d'un avenir radieux. On s’engage rarement dans une entreprise dont on est persuadé dès le départ qu’elle est vouée à l’échec. D’autre part, pour qu’une relation aboutisse à quelque chose il faut se donner à fond.<br><br>C’est justement parce qu’il n’y a plus de nouveauté, parce qu’on a déjà fait l’expérience d’une issue défavorable, qu’on aura d’autant plus de difficulté à se donner à corps perdu dans une histoire réchauffée dont le passé ne nous permet légitimement plus de rêver à un avenir sans fausses notes.<br><br>Ce manque de confiance dans l’avenir n’augure rien de bon.<br><br>Même si on décide de se remettre avec l’autre, de repartir sur d’autres bases, comment faire table rase du passé ? Le passé a forcément un impact sur le présent. Comment faire abstraction des raisons qui ont menées à la rupture ? C’est tout bonnement impossible.<br><br>
C’est la méfiance qui aura remplacé la confiance. Les choses qu’on ne supportait plus chez l’autre ont intérêt à avoir réellement disparues car ce qui vous a irrité jusqu’au point de rupture ne laissera plus place à la moindre indulgence, au moindre faux-pas. Ce qui hier était facilement pardonné ne le sera plus aujourd’hui.<br><br><font color="navy"><b>B - La fragilité de la nouvelle structure</b></font><br>
<br>Lorsqu’une relation est nouvelle, à priori, on essaye de la fonder sur des bases saines. Elles le sont d’autant que le terrain est vierge et que son partenaire bénéficie dès lors d’un certain crédit, surtout si on est amoureux. Tout est beau. De plus, l’amour vous donne des ailes et vous renforce. Il augmente notre capacité de tolérance.<br>
<br>En revanche, lorsqu’on a été atteint par un premier échec on est plus fragile, moins résistant, moins indulgent, moins tolérant vis à vis de l’autre qui est souvent à nos yeux, sinon le responsable de l’échec, le co-responsable.<br><br>La combinaison de ces deux choses : fragilité des protagonistes et re-fondation sur un terrain instable rend la probabilité de solidité la nouvelle construction très faible.<br><br>Une structure bâtie sur des morceaux recollés et érodés est physiquement plus fragile qu’une structure constituée de morceaux pleins et entiers. Cette fragilité rend une seconde rupture bien plus probable et plus rapide que la première.<br><br><font color="navy"><b>C - Les mauvaises raisons</b></font><br>
<br>On se lance dans une nouvelle relation amoureuse parce que tout semble possible, surtout le meilleur, parce qu’on a envie d’y croire, parce que des sentiments naissent et grandissent aux cotés de l’autre. Le moteur de la relation est l’affectif.<br><br>A l’inverse, une relation fondée sur la base de l’ancien n’est plus du tout motivée par les raisons à l’origine de la première idylle.<br><br>Dans une relation recyclée, on pense que le moteur de la relation est aussi l’affectif mais lorsqu’on analyse objectivement les motivations (énoncées au chapitre I), on constate clairement qu’elles sont toutes autres et que l’amour n’est que pour très peu dans le mobile de ce recyclage amoureux. C’est la peur de l’inconnu, de la solitude, du deuil, de la souffrance, de la perte de ses repères, c’est la nostalgie, bref, une foultitudes de mauvaises raisons qui nous motivent.<br><br>Et c’est aussi tout le problème. Être avec quelqu’un pour les mauvaises raisons aboutit rarement à quelque chose de durable. <br><br><font color="navy"><b>D - Personne ne change vraiment</b></font><br>
<br>Enfin parce qu’ultimement, si cela a "capoté" une première fois c’est forcément pour des raisons (bonnes ou mauvaises), et l’une des principales est souvent l’incompatibilité. Changer les choses reviendrait à rendre compatible ce qui s’est avéré incompatible. C'est une tâche qui dépasse la simple envie ou la motivation. Il faut revoir sa copie de A à Z, repenser la relation dans sa façon de la vivre au quotidien, de la gérer, dans sa façon d’être, de réagir et d'interagir.<br><br>Renouer sur des bases saines supposerait que les gens soient capables de prendre du recul sur eux-mêmes, de faire un travail sur eux après une profonde remise en question leur permettant de changer mais les humains sont rarement capables de faire ce travail et, en tout état de cause, les changements, même s’il y en a, ne s’opèrent jamais rapidement.<br><br>
Quand bien même quelque chose changerait, tout ne change pas d’un coup de baguette magique. Changer soi-même demande un tel investissement et de tels efforts que la plupart du temps, en profondeur, l’incompatibilité demeure même si les efforts pour renouer permettent peut-être de la masquer un instant.<br><br>Pour compliquer les choses, comme dans une relation on est deux, il faut que les changements s’opèrent des deux cotés, de façon synchrone, avec la même amplitude et la même vélocité. C’est peu probable.<br><br>En général, lorsqu’une relation a échouée, ses chances de ne pas échouer une seconde fois pour les mêmes raisons que la première sont très très minces.<br><br><br><b>III - CONSEQUENCES </b><br>
<br>Si un second échec, dans la droite ligne du précédent, n’avait d’impact que sur notre relation pour la deuxième fois avortée, cela n’aurait finalement que peu d’importance. Ce serait juste une perte de temps. Croire que cet échec n’aurait qu’un impact temporel est bien sous-estimer la part de l’impact psychologique.<br>
<br>Les conséquences ici sont autrement plus graves.<br><br>Encaisser un échec n’est jamais facile, il laisse traces et cicatrices. Une première rupture ne fait pas exception. Souffrance, perte de confiance, doutes sur soi et sur les autres quand à la capacité de construire dans la durée, d’aimer ou d’être aimé, fragilité affective, etc...<br><br>Un deuxième échec dans la foulée, avec la même personne, qui plus est, sur ce terrain fragilisé par le premier, avec des blessures parfois encore toutes fraîches, va créer des cicatrices encore plus profondes. Quand on sait le mal qu’on a à se remettre d’une rupture, que penser de deux ruptures successives ?<br><br>On en sort encore plus désemparé et désabusé qu’au départ. "Et alors ?" me direz-vous.<br><br>Et bien la vie amoureuse ne s’arrêtant pas là, et sachant qu’il va bien falloir avancer, <font color="#ff0033">l’impact psychologique de ce second échec ne pourra que retentir sur les rencontres à venir</font>. Pour qu’une autre relation naisse il faudra forcément, sortir, rencontrer, séduire, se lancer, y croire, etc... C’est loin d’être évident quand on porte le poids d’un double échec.<br><br><br><b>IV - BILAN : LE JEU N'EN VAUT PAS LA CHANDELLE</b><br><br>Il y a quelques mois j'ai rayé la dalle de mon téléviseur. Un vieil écran plasma que j'avais acheté il y a des années, qui aujourd'hui fonctionne toujours très bien mais avec cette rayure peu esthétique. J'ai fait venir Darty et le devis fut cruel. Le remplacement de cette dalle m'aurait coûté la moitié du prix neuf de l'appareil. Ayant acheté ce Plasma il y a 8 ans, dans l'intervalle, des écrans bien moins chers, moins lourds et moins encombrants ont fait leur apparition et finalement il était plus économique d'acheter un appareil neuf équivalent d'aujourd'hui tout en bénéficiant d'une garantie, que de réparer l'appareil d'hier sans garantie. C'est donc ce que j'ai fait.<br><br>Cette petite histoire pour dire qu'il y a des situations où, avec moins d'effort et de peine, <font color="#ff0033">on obtient un résultat identique voir supérieur en optant pour du neuf plutôt qu'en réparant de l'ancien</font>.<br><br>Envisager sérieusement de raccommoder une relation en lambeau est illusoire. Et si le mirage dure un temps, les chances que le rapiéçage tienne bon dans la durée sont fort minces.<br><br>Je pense à cette réflexion très célèbre et tellement juste dont on attribue souvent la paternité (à tort d'ailleurs) à d'Albert Einstein :"La définition même de la folie c'est de refaire toujours la même chose tout en s'attendant à un résultat différent".<br><br>
<font color="#ff0033">Vulgairement parlant, se remettre avec un ex n’est rien d’autre que “reculer pour mieux sauter”</font><br>
<br>La première attitude à adopter après un échec, avant même de comprendre quelles en sont les causes, est de ne pas le réitérer. Et dans le cas d'une rupture, l’erreur est avant tout la relation elle-même. La dernière chose à faire est donc de replonger dedans tête baissée. C’est du bon sens.<br><br>La seconde attitude consiste à tirer les leçons de cet échec afin de ne pas refaire avec une nouvelle personne les erreurs qui ont conduit à l’échec de la relation précédente.<br>
<br>Bâtir une relation neuve ne demande pas le même investissement, les mêmes efforts et la même énergie que re-bâtir à partir d'une relation passée. Il est beaucoup plus difficile de reconstruire sur un sol instable que sur un terrain vierge, beaucoup plus pénible de se changer soi-même que de trouver quelqu'un qui vous aime tel que vous êtes, beaucoup plus douloureux de subir deux échecs d'affilés que de faire son deuil. Mieux vaut consacrer cette énergie (et ce qu’il reste de notre moral en berne) à construire quelque chose de neuf avec quelqu’un d’autre, une relation où existeront tous les possibles que dépenser une énergie cent fois plus importante à essayer de se changer, de changer l'autre, de modifier du tout au tout sa façon de gérer une relation qui a prouvé déjà une fois son inefficacité.<br>
<br>Bien sûr, il ne sera pas facile de retrouver quelqu’un car, dans la vie, rien ne l’est vraiment. En revanche, si ça accroche, et dans la mesure où la finalité est une relation “sérieuse”, cela sera bien plus viable que de se remettre avec un ex pour les mauvaises raisons.<br><br>Quant à avorter une relation neuve dans laquelle il n'y a certes peut-être pas encore de sentiments profonds mais dans laquelle il n'existe pas non plus le spectre de l'échec, autrement dit, tuer dans l'oeuf une relation qui pourrait parfaitement aboutir à un nouvel amour, alors là, c'est vraiment le gâchis ultime.<br>
<br><font color="red">Tant qu'à faire une belle connerie, attendez au moins d'être célibataire et de n'avoir aucune meilleure option avant de faire la bêtise de quitter un(e) nouveau partenaire sérieux pour le remplacer par un ex</font>. Ne vous lancez pas dans le réchauffage d'une relation passée qui a toutes les chances de capoter à nouveau au détriment des chances réelles qu'offrent une relation neuve et naissante - si vous avez la chance d'en vivre une.<br>
<br>
Ici encore certains rétorqueront qu’ils connaissent telle ou telle personne qui s'est remise en couple avec son ex après une rupture et que finalement ça a marché. Bien sûr, tout existe et se remettre à table ne garantit pas l'échec, tout comme rouler à 250 km/h en moto sans casque ne garantit pas l'accident mortel, mais les probabilités d'un nouvel accident sont grandes, pourquoi prendre le risque lorsqu'il existe l'alternative bien plus simple de retrouver quelqu'un d'autre. Ce jeu en vaut-il la chandelle ?<br><br><br><i>Post Scriptum du 8 septembre 2017 : L'ami dont la rupture m'a inspiré l'écriture de ce billet il y a cinq ans, ne suivant pas mes conseils et continuant d'attendre un hypothétique retour de son ex, incapable de faire de nouvelles rencontres car trop obsédé par cette ex, j'ai pris sur moi en octobre 2012 d'organiser un diner pour lui présenter l'amie d'une amie, une très jolie jeune femme célibataire. Je l'ai quand même un peu briefé pour pas qu'il ne fasse trop de bêtises (entre autres ne pas parler à tout bout de champ de son ex qui l'obsédait) et les tourtereaux se sont pacsés en 2014, ont acheté ensemble un appartement l'année dernière, fêteront bientôt leurs cinq ans de relation, vont aussi prochainement se marier et sont très heureux... Quand à l'ex de mon ami, elle semble continuer à cumuler les échecs...</i>/index.php/post/2012/08/23/21-se-remettre-avec-son-ex-une-illusion-sans-avenir#comment-form/index.php/feed/atom/comments/19POLYAMOUR : Peut-on aimer plusieurs personnes à la fois ?urn:md5:5d2742f9bfc98c81db38f6bc3f41f4732009-01-02T17:03:00+00:002017-09-21T09:16:56+00:00Mister LAmourLorsque j'ai abordé la question de la <a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2008/05/26/13-amour-et-sexe-desir-sexuel-et-sentiments-sont-ils-lies">dissociabilité de l'amour et du désir sexuel</a> dans mon billet du 26 mai dernier, j'ai reçu par la suite plusieurs commentaires, dont un récemment de Lola, qui me demande s'il est possible d'aimer 2 hommes à la fois. La question est intéressante et découle logiquement de celle abordée dans le billet précité.<br><br>En effet, puisque j'ai conclu que le désir sexuel et les sentiments étaient dissociables, qu'on pouvait donc désirer sexuellement plusieurs personnes tout en étant amoureux d'une autre, on peut se demander pourquoi l'inverse ne serait pas concevable, à savoir : aimer d'amour plusieurs personnes (en éprouvant ou pas du désir sexuel pour elles). C'est ce qu'on appelle le POLYAMOUR. <br><br>
<b>I - DÉFINIR L’AMOUR</b><br>
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Je ne fais que parler d’amour dans ce blog mais je m’aperçois en y réfléchissant que si j’ai évoqué les mécanismes de l’amour opposés à ceux de la passion dans le billet “<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2007/02/16/3-l-amour-existe-t-il-d-emblee-ou-se-construit-il">L'amour existe-t-il d'emblée ou se construit-il ?</a>”, je n’ai jamais encore défini le terme. Il semble évident qu’avant de se poser la question "a-t-on le droit ou est-on est capable d’aimer plus d’une personne en même temps ?" (car la forme de la question revêt les 2 acceptions) il faut déjà être d’accord sur ce qu’est l’amour et ce que cela implique.<br>
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<b>A - Qu’est-ce que l’amour</b> ?<br>
<br>Au sens le plus commun, l’amour est un sentiment intense ou une affection très profonde envers quelqu’un ou quelque chose. Ce sentiment se matérialise par un attachement profond amenant celui qui le ressent à rechercher une proximité avec l’être ou la chose aimée, dont la proximité procure plaisir, bien-être, réconfort et dont l’absence ou la perte est pénible et douloureuse.<br>
<br>
On comprend généralement le terme d’amour dans le sens conjugal - la femme et l’homme qui tombent amoureux et s’unissent - mais l’amour ne se cantonne pas aux “amants”. <br><br>
Il peut être aussi ou seulement :<br>- intellectuel : L’amour de l’art;<br>- matériel : l’amour d’un bien, un fétiche ou ce qui se rapporte au matériel (amour de l’argent);<br>- spirituel ou religieux: L’amour de Dieu;<br>- physique : sexuel (dans le sens de faire l’amour);<br>- tendre : des meilleurs amis;<br>- filial : souvent inconditionnel pour ses enfants;<br>
- fantasmatique : l’amour imaginaire pour quelqu’un qu’on a jamais réellement rencontré (par exemple, le fan d’un artiste, qui aimera profondément son idole alors qu’en réalité il ne la connaît qu’à travers ses prestations publiques).<br>
<br>
Selon le type d’objet vers lequel l’amour se tourne, il se manifeste de façons diverses. On n’exprime pas de la même manière l’amour que l’on porte à son automobile (pour ceux qui chouchoutent leur auto), au sport, à son animal de compagnie, à sa famille, à ses amis, à son activité favorite, ou à son culte.<br>
<br>
Néanmoins, on retrouve toujours quelques constantes quel que soit l’objet d’affection : Le besoin et l’envie de le côtoyer, de ne pas s’en séparer, un certain sentiment de manque lorsqu’on en est éloigné, et une souffrance lorsqu’il disparaît.<br><br>
Même si les intensités sont différentes, c’est tout autant un déchirement pour le sportif qui à la suite d’une blessure doit renoncer au sport, que pour celui qui aime sa voiture de devoir la vendre suite à un revers de fortune. C’est tout autant une souffrance (même si ça n’est pas la même) pour un amant de se faire éconduire par celle qu’il aime, que pour le maître d’un animal avec qui il a partagé son quotidien pendant des années, de voir la mort les séparer. C’est aussi peine commune de perdre ou d’être trahi par un ami, que de se fâcher à mort avec un proche de sa famille.<br>
<br>
Ajoutons encore que toute forme d’amour est vecteur d’émotions. C’est encore un des points qui le caractérise.<br>
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<b><font color="#3366ff">En résumé, amour = attachement + affection + émotion + besoin</font></b><br>
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<b>B - Plusieurs objets différents d’amour peuvent-ils coexister ?</b><br>
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La réponse est évidente : OUI bien sûr.<br>
On aime non seulement notre compagne ou compagnon mais aussi et dans le même temps nos parents, notre chien, notre meilleur ami, notre activité favorite et que sais-je encore.<br>
<br>Les intensités sont différentes, on ne manifeste pas non plus ces “amours” de la même façon, mais une chose est claire, ils coexistent bel et bien. Il semble que l’on n’ait pas un “capital d’amour limité” et de ce fait, aimer un objet n’empêche en rien d’en aimer plusieurs autres en même temps.<br>
<br>
On peut aussi aimer deux objets équivalents autant et de la même façon. Il est rare qu’une mère aime plus son premier enfant que le second ou le troisième, et si c’est le cas parfois, ça n’est pas représentatif. Les enfants se posent souvent la question, et la réponse est toujours “je vous aime autant les uns que les autres, vous êtes tous les trois mes enfants”.<br>
<br>
Conclusion : au quotidien, <b><font color="#3366ff">notre vie est remplie d’objets d’affection divers et variés, qui coexistent très bien</font></b> et qui participent conjointement à notre équilibre et notre bonheur. La question de choix ne se pose pas, pas plus que la question de la capacité à aimer ces multiples objets comme si nous avions une réserve d’amour limitée (ce que j’appelais le “capital d’amour”)<br>
<br><br>
<b>C - Alors quel est le problème ?</b><br>
<br>Si c’est l’évidence qu’une mère puisse aimer ses 3 enfants en même temps et autant, s’il en est une aussi qu’on puisse éprouver de l’affection pour son animal de compagnie mais aussi pour ses amis, s’il ne pose aucun problème à personne de partager plusieurs passions pour des activités (voyages, lecture, sport, art), en revanche, lorsqu’on parle d’amour conjugal les choses se corsent et les esprits se referment.<br>
<br>Dès lors, qu’on aborde l’amour conjugal la question se pose là où d’habitude, sur les autres formes d’amour, elle ne se pose pas. Comme si l’amour conjugal était un amour si particulier qu’il annihilerait la notion de “multiplicité” et qu’il imposerait celle de “capital” et d'exclusivité.<br>
<br><br>
<br>
<b>II - AMOUR CONJUGAL : A-T-ON LE DROIT D’AIMER PLUS D’UNE PERSONNE ?</b><br>
<br><br>
<b>A - Au plan légal </b>:<br>
<br>
Officiellement et juridiquement la réponse est NON ! Cela s’appelle de la polygamie et les textes de lois sont forts clairs sur ce point. Dans notre société nous sommes sensibilisés à cet interdit dès le plus jeune âge.<br>
<br>L'interdiction de la polygamie en France est prévue à l'article 147 du code civil qui prévoit "<i>On ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier</i>". L'étendue de la portée de cette interdiction est absolue lorsque l'un des deux membres du couple est français. Il n'y a pas d'approche unilatérale de la polygamie comme par exemple entre un français et un étranger dont le pays autorise la polygamie. La seule polygamie tolérée est celle dont la nationalité de chacun des époux autorise la polygamie. C'est l'approche bilatérale (voir en ce sens Cour de Cassation 1ère ch.Civ 24 septembre 2002, n° de pourvoi 00-15789).<br>
Le Conseil constitutionnel ajoute qu'une vie familiale normale telle qu'elle prévaut en France, exclut la polygamie (décision du 13 août 1993, n° 93-235 DC).<br>
<br>
Donc <font color="#3366ff"><b>sur le plan légal, il n’est pas concevable d’aimer officiellement (régime matrimonial) plus d’une personne à la fois</b></font>.<br>
<br>
<b>B - Au plan religieux :</b><br>
<br>Dans les sociétés judéo-chrétiennes, c’est pratiquement le même constat même si, dans certaines branches du christianisme, il existe des schismes à ce sujet (par exemple, chez les Mormons où la polygamie est acceptée. Cela dit c’est une exception qui confirme la règle). Rappelons que 2 des 10 commandements mettent l’accent sur la monogamie.<br>
<br>
Dans la version juive, le 7ème et le 10ème :<br>- Tu ne commettras pas d’adultère;<br>
- Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni rien de ce qui appartient à ton voisin<br>
<br>
Dans la version catholique actuelle, le 6ème et le 9ème :<br>- Tu ne commettras pas d’adultère;<br>
- Tu ne désireras pas la femme de ton prochain<br>
<br>
Rappelons aussi jusqu’à il y a peu de temps, l’indissolubilité du mariage chez les catholiques.<br>
<br>
Alors, en tout état de cause et même s’il n’est pas explicitement écrit qu’un homme ne peut s’unir qu’à une seule femme et vice vers ça, <font color="#3366ff"><b>tout dans l’exercice du culte de ces religions converge vers la même réponse : On n’a pas le droit d’aimer plus d’une personne à la fois</b></font>.<br>
<br>
Les faits étant établis, reste à regarder s’il n’existe pas des différences entre le droit et l’envie, entre l’obligation “morale” et la réalité affective. C’est là que se pose la deuxième acception à la question, en fait, la seule vraiment intéressante.<br>
<br><br>
<br>
<b>III - SOMMES-NOUS CAPABLES D’AIMER PLUSIEURS PERSONNES A LA FOIS</b> (au sens amoureux) <b>?</b><br>
<br><br>
Je pourrai écrire des pages pour justifier la réponse que je vais donner, mais elle semble tellement évidente que j’éviterai les redondances et les lieux-communs.<br>
<br>OUI nous sommes capables de ressentir de l’amour pour plusieurs personnes à la fois mais lorsque cela arrive, la plupart des gens vivent cet amour clandestinement. La meilleure preuve est le grand nombre de personnes, femmes ou hommes, étant en couple mais ayant un amant ou une maîtresse, le/la même, depuis des années, parfois des décennies. Il est difficile d’imaginer que des relations “annexes” durent si longtemps si elles n’étaient basées que sur le sexe.<br><br>On pense souvent que si une personne rechigne à “choisir” entre deux amants c’est par lâcheté d’affronter la réalité d’une séparation (jamais agréable) avec l'une des deux, mais l’autre raison pourrait être simplement l’impossibilité de choisir entre deux personnes qu’on aime autant même si différemment.<br>
<br>
Alors, le plus souvent, pour ne pas se retrouver dans cette inconfortable situation aboutissant à un choix cornélien, on évite tout bonnement de se risquer à tomber amoureux alors qu’on est déjà avec quelqu’un. Mais ça n’est pas parce qu’on prend les précautions pour que cela n’arrive pas que cela veut dire que cela n’est pas possible pour autant.<br>
<br>
<b><font color="#3366ff">Le véritable conflit est : capacité à aimer <i>versus</i> capacité à vivre cet amour</font></b><br>
<br>La capacité à aimer plus d’une personne n’est pas à remettre en question, nous l’avons vu. À mon avis, ce qui nous fait reculer devant cette potentialité n’est pas l’incapacité mais d’une part, le tabou que cela oblige à transgresser avec toutes les conséquences morales, culturelles, familiales, religieuses que cela implique d'affronter et d’autre part, cette idée déjà évoquée de “capital affectif”.<br>
<br>
<b>1) Le poids du tabou, la puissance du modèle standard</b><br>
<br>Le tabou est tellement ancré qu’il verrouille nos esprits sur plusieurs points fondamentaux que tout oppose à l’idée de polyamour.<br>
<br>
<font color="#0033ff">UNICITÉ DE PARTENAIRE</font> : En nous mettant en tête depuis la naissance qu’une relation amoureuse ne peut exister qu’envers un partenaire unique (à la fois), à l'exclusion de tout autre partenaire sexuel (à fortiori amoureux) pendant la relation (monogamie), lorsque nous nous retrouvons face à la réalité de deux amours parallèles, nous sommes contraints, au mieux d’en cacher un et au pire, d’en sacrifier un (parfois les deux) sous peine de se voir moralement condamné par notre société (à commencer par le partenaire avec qui nous sommes au départ). Un partenaire qui, le plus souvent, ne concevra pas la possibilité de n’être plus l’unique objet d’amour. Cela nous amène à une deuxième idée inhérente au modèle standard, la notion de possession.<br>
<br>
<font color="#0033ff">POSSESSION</font> : Les relations conventionnelles sont souvent décrites en termes de contrôle et d'appartenance : “C’est mon mari, c’est ma femme”. Ceci implique que les gens ont le droit d'imposer des restrictions à la liberté de leur partenaire, et de ce fait, toute autre relation annexe est une menace, puisqu'elle remet ce contrôle en question (je m'épanche plus avant sur cette question dans le prochain billet "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2009/07/28/18-jalousie-preuve-d-amour-ou-au-contraire-de-pure-egoisme" target="_blank">La jalousie : preuve d’amour ou au contraire de pur égoïsme ?</a>")<br>
<br>
<font color="#0033ff">CONVENTION</font> : Le modèle standard de relation amoureuse reste l’amour unique, monogame, et celui-ci est très normé, calibré. Devant l’absence de modèle polyamoureux standard, ce dernier ne résiste pas. Cela ne veut pas dire pour autant que les modèles polyamoureux ne soient pas viables car il en existe. Cela ne veut pas dire non plus que les conventions et les tabous que nous connaissons légitiment la pratique exclusive d’un modèle et rendent tous les autres caduques.<br>
<br>Pour illustrer ce propos je ferais un parallèle avec un autre type de relation qui a été taboue jusqu’à il y a peu de temps (et qui l’est d’ailleurs encore pas mal même s’il tend à s’estomper dans nos sociétés) : L’homosexualité. Je ne parle pas ici de la sexualité des gays mais des relations amoureuses.<br>
<br>Jusqu’à ces dernières décennies, lorsque deux femmes ou deux hommes étaient amoureux, ils ne pouvaient afficher leur amour et vivre leur relation au grand jour, non parce qu’ils n’en étaient pas capables, mais parce que le monde extérieur considérait cela comme impossible/honteux/immoral et que ce tabou ne pouvait être transgressé sans voir s’abattre sur soi les foudres de la société, la famille, le boulot, etc... Notre société a évolué et un gay peut faire son “coming-out” sans se voir traité comme un pestiféré, un couple homosexuel peut vivre sa relation sans être mis au banc de la société, il peut même se marier et adopter des enfants (dans une quarantaine de pays dont le Canada depuis juillet 2005, la France depuis mai 2013, les USA depuis juin 2015). Aujourd’hui, je pense donc que la majorité d’entre nous ne remet plus en cause l’idée qu’on puisse aimer sincèrement quelqu’un du même sexe que soi et vivre cet amour aussi sainement que dans une relation hétérosexuelle.<br>
<br>
En revanche ça n’est pas encore le cas pour les relations polyamoureuses sur lesquelles un tabou plane toujours. Même si on commence à en parler ça et là, <font color="#0033ff">l’idée de relations polyamoureuses n’est pas encore entrée dans les moeurs simplement parce que le schéma du couple qu’on nous propose (impose) depuis toujours l’exclue catégoriquement</font> et non pas parce que nous ne pouvons pas sincèrement aimer plusieurs personnes à la fois.<br>
<br>Alors, tout comme l’homosexualité autrefois, ce qui pourrait ressembler à des relations polyamoureuses se développe et vit le plus souvent dans la clandestinité. De ce fait, cette relation reste inavouable et ne peut se vivre sainement.<br>
<br>C’est pour cela que j’ai écrit “ce qui pourrait ressembler à des relations polyamoureuses” car il est difficile de parler de véritable amour lorsque par défaut, à cause d’un tabou, - et de ses conséquences en cas de transgression - des sentiments réels fondant une double relation amoureuse ont été forcé de se développer clandestinement sur un tapis mensonge, de tromperie et de cachotterie.<br>
<br>
<b>2) L’idée de “capital affectif” reste tenace</b><br>
<br>En effet, à partir du moment où l’on considère l’amour (plus où moins consciemment) comme un bien matériel comme de la nourriture par exemple, l’idée que, si on en donne plus à l’un il en restera moins pour l'autre, découle naturellement (c’est l’argument de l’économie de famine). Dans cette optique, on a du mal à concevoir que l’amour puisse être “partagé”. Nous avons déjà évoqué cette question dans le chapitre précèdent et je le redis, je pense que cette idée est complètement fausse.<br>
<br>On pourra me rétorquer, qu’il n’y a pas d’amour, mais uniquement des preuves d’amour (je suis assez d’accord avec ça d’ailleurs) et que, par conséquent, même si les sentiments peuvent être infinis dans le sens "sans limite" et non exclusifs, une relation amoureuse demande des ressources pour s’accomplir matériellement, ressources qui elles, ne sont pas infinies, à savoir du temps et de l’énergie. De ce fait, me dira-t-on encore, même si on peut éprouver des sentiments pour deux personnes, vivre concrètement la relation en trio au quotidien, avec ce que cela suppose d’investissement en temps et en énergie, peut s’avérer difficile. Les ressources consacrées à l’un se retrouvant finalement amputées à l’autre.<br>
<br>Nous pouvons répondre à cela que certes, si l’on cherche à calquer les modèles traditionnels de vie en couple sur des relations polyamoureuses, cela risque de ne pas pouvoir fonctionner parce qu’avoir deux vies, avec deux familles, deux toits, n’a rien d’évident. Sauf qu’à relation différente, modèle différent, et là, rien n’est impossible.<br>
<br>En effet, pourquoi un trio d’amoureux partageant le même toit n’arriverait-il pas à faire la même chose qu’une mère aimant plusieurs enfants ? Puisqu'une maman peut aimer sous le même toit 3 enfants, trouver le temps de s’occuper aussi bien des uns que des autres et de prodiguer un amour identique à tous, pourquoi cela serait-il impossible pour 3 adultes ? Ça n’est pas plus compliqué.<br>
<br>Pour cela, bien sûr faut-il encore revoir complètement le modèle et appuyer ce type de relation sur un nouveau schéma. Dès lors, qu’est-ce qui prouve que cela ne fonctionnerait pas aussi bien que des parents aimant plusieurs enfants.<br>
<br>
En tout état de cause, <font color="#0033ff">cet argument de l’économie de famine fait encore peser sur la potentialité d’un tel type de relation une lourde chape</font>.<br>
<br>Je n’aborderai pas ici la question de la viabilité du modèle traditionnel de relation amoureuse (je le ferai dans un prochain billet : "Couples, faillite du modèle traditionnel, quelles alternatives ?") mais il serait quand même bon de rappeler, que ce modèle, bien qu’adopté par la majorité, ne fait absolument plus ses preuves (si tant est qu’un jour il l’ait fait). Pour info (Insee) en France (et dom-tom) entre 2004 et 2006 inclus, 1 118 807 mariages prononcés et 556 967 divorces. Taux de divorce moyen sur la période -> 50%, dépassant 51% en 2006. Contrairement aux idées reçues qui suppose 1 divorce pour 3 mariages en province et 1 sur 2 dans les grandes villes (en 2007 le taux de divorce en agglomération dépassait 63%)!!! Et notons aussi qu’une fois divorcé moins d’un homme sur trois et moins d’une femme sur cinq se remarie dans les 5 ans (source Ined).<br>
<br>
Dernière info avec les chiffres (Insee et Ined) les plus récents qu’on puisse trouver à l’heure ou j’écris ces lignes, entre 1999 et 2004, on dénombre en France en moyenne 12 292 000 couples mariés pour 18 210 000 couples non mariés soit 2 couples sur 3 vivent en dehors des liens “sacrés” du mariage. <br>
<br>
Comme quoi, je ne suis pas certain que le modèle traditionnel soit la panacée et pas non plus le seul à le penser.<br>
<br>
<br><br>
<b>IV - CONCLUSION</b><br>
<br><br><font color="#ff0033">On est capable d’aimer sincèrement plusieurs personnes à la fois</font>, connaître des passions multiples et connexes, nous en possédons tous les ressources affectives mais, dans nos sociétés, pas encore de légitimité à les vivre.<br>
<br>
Car si, comme nous l’avons vu, l’amour se vit quotidiennement au pluriel tant qu’il ne s’agit pas d’amour conjugal et que les modèles traditionnels de couple connaissent un indéniable début de faillite, la morale, les tabous, les interdits qui sous-tendent ces relations amoureuses homme/femme sont toujours tenaces et freinent le développement de nouveaux modèles qui permettraient sans doute à certains un épanouissement qui leur est aujourd’hui impossible de connaître car interdit.<br>
<br>Mais <font color="#ff0033">on se doit de rester ouvert et de ne pas penser d’emblée que de nouveaux modèles ne pourraient pas fonctionner mieux (ou pas moins bien) que les modèles qu’on nous impose sous prétexte que ces derniers ont l’avantage de l’antériorité et de la tradition</font>.<br><br><br><i>PS : Cinéphile, je vous invite à découvrir ces quelques films qui effleurent ou abordent le sujet et que j'ai aimé.<br>
- Sérénade à trois (Ernst Lubitsch, 1933)<br>
- Jules et Jim (François Truffaut, 1962)<br>
- Vicky, Cristina, Barcelona (Woody Allen, 2008)<br>
- A trois on y va (Jérôme Bonnell, 2015)</i><br><br><i>PS 2 (mise à jour 2017) : Et une excellente série sur le sujet à fait son apparition : You, me, Her</i>/index.php/post/2009/01/02/16-polyamour-peut-on-aimer-plusieurs-personnes-a-la-fois#comment-form/index.php/feed/atom/comments/14Femme ou Homme de sa vie : Etre unique : mythe ou réalité ? Quelles implications ?urn:md5:29f6aceaabbe797c2110d9b347dff4952007-02-18T14:59:00+00:002016-07-06T01:54:51+00:00Mister LAmourOn entend souvent l'expression "l'homme (ou la femme) de sa vie", "son âme soeur", "sa moitié". Toutes ces expressions qui sous-entendent qu'il existerait quelque part une personne "faite pour soi" et par extension qu'il n'y aurait pas grand chose à attendre des autres sur le plan amoureux.<br>
<br>Le concept de "amour de sa vie" est-il viable pour orienter ses choix amoureux ou au contraire n'est-il qu'un bon moyen de passer à coté de l'amour sans même s'en rendre compte? <br><br>Finalement, au fils de mes réflexions et de mes billets, je m’aperçois qu’il y a toujours deux grands courants qui s’opposent quand on parle de trouver l’amour. Ceux qui pensent que ce qui doit arriver arrivera, que l’on a une âme soeur, un homme ou une femme de sa vie, ceux que j’appellerai les Fatalistes et les autres qui, comme moi, pensent que l’amour est une affaire de conscience, de désir de construire, de choix et de volonté, que j’appellerai les Béhavioristes (j'en parle dans mon précédent billet <a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2007/02/16/3-l-amour-existe-t-il-d-emblee-ou-se-construit-il" target="_blank">sur la construction de l'amour</a>).<br>
<br>La pensée fataliste est bien confortable dans le sens qu’elle permet la résignation et n’amène jamais à la remise en question. "Si ça n’a pas marché, c’est que cela ne devait pas marcher". "Si on s’est séparé c’est que ça ne devait pas être la bonne personne". "Si il ou elle n’a pas voulu te revoir, ça n’était pas l’homme (la femme) de ta vie" !<br>
<br>Sauf que cette jolie idée d’une personne unique, "faite pour soi", qui existerait quelque part, et avec qui, en quelque sorte, si on la rencontrait, l’amour existerait malgré tout sans avoir aucun effort à faire, parce que c’est "Elle", parce que "c’est écrit", est une idée qui ne trouve aucun fondement dans la réalité. Et une relation amoureuse, si elle peut (peut-être) naître dans le rêve, n’évolue et ne se développe jamais hors du champ de la réalité.<br>
<br>
Nous nous accordons à dire qu’il n’existe pas deux personnes identiques, et pour corser le tout, même si à un instant "T", on peut imaginer trouver deux personnes parfaitement complémentaires en tout, l’humain est ainsi fait que les éléments extérieurs et sa propre histoire le font évoluer, changer. En conséquence, à l'instant T+1 rien n'assure que ces deux mêmes personnes seront toujours synchrones.<br>
<br>
La vie n’est pas un long fleuve tranquille (pour reprendre le fameux adage) et ça n’est que trop vrai. Si on pense que la raison pour laquelle on ne s’entend plus parfaitement et "naturellement" avec quelqu’un au bout d’un temps, c’est parce que ça n’était pas la "bonne personne" alors on risque fort de ne jamais trouver cette soi-disant "bonne personne" car la synchronicité de 2 existences sur toute la longueur est complètement en opposition avec le concept d’évolution personnelle.<br>
<br>
Les probabilités pour que deux personnes restent parfaitement complémentaires et synchrones dans leur évolution personnelle, comme une paire de rails géométriquement symétriques sur tout un chemin de vie, est pratiquement impossible.<br>
<br>
<b>Prendre enfin conscience que la notion d' "amour de sa vie" est un mythe veut-il dire pour autant qu'il est impossible de faire toute sa vie avec une même personne (ce qui est différent) ?</b><br>
<br>
Evidemment non ! Ce qui rend unique quelqu’un n’est pas de l’ordre de la destinée, (et là encore je m’oppose aux fatalistes) mais de l’ordre de l’action et de la volonté de chacun (avec de sérieuses affinités au départ s'entend).<br>
<br>Pour illustrer mon propos voici un extrait du Petit Prince de Saint Exupéry :<br>
<br>
- Qu’est-ce que signifie "apprivoiser" dit le petit prince ?<br>
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. ça signifie "créer des liens..."<br>
- Créer des liens ?<br>
- Bien sur, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde....<br>
<br>
Et voilà ! <font color="#ff0033">"L’unique au monde" auquel moi je crois est simplement celle ou celui avec qui ont aura su créer des liens qui le rendront unique à nos yeux</font>. Créer des liens et réussir, par l’amour, la volonté, l’envie et la conscience, à les maintenir tout au long de l’évolution différente et naturelle de l’un et de l’autre.<br>
<br>Si on est conscient de cela, alors il n’y a pas d’homme ou de femme de sa vie. Il y a potentiellement des tas "d’âmes soeurs" possibles, et il ne tient qu’à nous de créer, développer, maintenir et entretenir les liens. Rien n’arrive comme cela et il ne faut rien attendre du destin que nous n’ayons nous même contribué à construire. C’est valable dans pas mal d’entreprises humaines mais ça l'est d'autant plus dans l’entreprise amoureuse.<br>
<br>
Alors, quand j’entends quelqu’un me demander "et si la femme de ta vie est à l’autre bout du monde, tu ne la rencontreras jamais ?" je réponds, "pourquoi chercher loin ce qui est à notre porte ?". La femme de ma vie est partout, il suffit juste de décider ensemble de construire. Ce qui sera unique n’est pas la personne en elle-même mais les liens, la relation qu’on aura su créer avec elle.<br>
<br>L‘avantage de cette attitude positiviste et béhavioriste c’est qu’à aucun moment on ne s’en remet à la fatalité pour expliquer ses échecs, ou tout du moins ses succès manqués. Cela permet de se remettre en question à chaque fois et d’essayer de se corriger, afin de mieux maîtriser les outils qui permettront à terme, de porter son choix sur une personne qui en est digne et de se battre ensemble pour que les liens ne se rompent jamais (ou le plus tard possible, pour être plus réaliste)./index.php/post/2007/02/18/4-femme-ou-homme-de-sa-vie-etre-unique-mythe-ou-realite#comment-form/index.php/feed/atom/comments/3L'amour existe-t-il d'emblée ou se construit-il ?urn:md5:0ed8d4392961975bdda66bcd66d5d2582007-02-16T17:30:00+00:002016-07-05T13:06:11+00:00Mister LAmourOn dit communément que l'amour se construit (donc qu'il fait appel à une démarche raisonnée) mais on connaît tous aussi le fameux adage "l'amour a ses raisons que la raison ne connaît pas" (ne serait donc issu que d'une réaction purement pulsionnelle, hors du champs de la raison) alors raison ou passion ? volonté ou fatalité ? L'amour existe-t-il d'emblée ou se construit-il ? <br><br>Si la première assertion est vraie : “l’amour se construit”, cela sous-entend, que ça n’est pas parce qu’on n'est pas amoureux d’une personne tout de suite qu’on ne le sera jamais, ou que ça n’est pas parce qu’on est amoureux d’une personne qu’on le sera toujours. Amour comme volonté.<br>
<br>
Si c’est la seconde qui est vraie : “l’amour ne connaît pas la raison”, cela sous entend que cela n’est pas la peine de chercher à persévérer avec une personne pour laquelle on ne ressent rien immédiatement, mais aussi, qu’il n’y a rien de conscient et raisonné à faire pour faire perdurer cet amour. En quelque sorte, il préexiste, il est au dessus de nous, il nous transcende. Amour comme fatalité.<br>
<br>Donc, selon notre conviction, on aboutit à deux démarches singulièrement différentes face à la perspective d’une relation.<br>
<br>
Que penser alors ? <br>
<br>Je crois que tout dépend de ce qu’on appelle l’amour, et surtout du sens qu’on cherche à donner à une relation dite “amoureuse”. A mon avis, beaucoup de gens se méprennent en confondant passion et amour et mélangent les genres. C’est peut-être de cela que naît la confusion entre les deux points de vues : amour qui se construit contre amour que la raison ignore.<br>
<br>
<b>La passion n’est pas l’amour</b>.<br>
<br>On sait très bien qu’il arrive que, sans connaître quelqu’un ou à peine, on ressente rapidement un sentiment assez fort pour cette personne. D’aucun l’appelle déjà “l’amour” mais je pense pour ma part que ce sentiment s’appelle la “passion”. Un engouement soudain pour quelque chose, engouement qui n’est pas basé sur la connaissance de cette chose mais plutôt le bien-être qu’on en retire immédiatement et la projection de ce bien-être dans l’avenir. En clair, on est dans l’immédiateté et le fantasme. Cet “amour” là fait plus appel à des pulsions qu’à notre conscience. Je ne m’étendrai pas trop sur le sujet de la passion mais celle-ci est par essence, intense et éphémère. Ça n’est donc pas de cet “amour” là dont on parle car en réalité, un feu brûlant qui vous dévore et vous consume rapidement, ça n’est pas de l’amour et même si cela peut être fort agréable le temps que ça dure, que peut-on attendre de la passion sur le long terme ? Rien.<br>
<br>
Je dirais que la passion est la montagne russe de l’amour. Vite parti, la tête à l’envers dans une sensation grisante de vitesse, mais vite arrivé... Sauf que ça ne dure pas, et que l’arrivée est au point de départ. C’est fun, il faut le vivre une fois, mais ça n’avance à rien si on cherche de la perspective.<br>
<br>L’amour, le seul vrai selon moi, n’est pas un sentiment éphémère. Une relation amoureuse digne de ce nom n’est pas une étoile filante. L’amour ne s’ancre pas dans le fantasme, mais dans la réalité, l’apprentissage, et la connaissance, car l’idée d’une relation est d’embellir la réalité, pas de fuir dans un rêve qui sera plus tôt que tard rattrapé par cette réalité.<br>
<br>La passion ne repose clairement pas sur la raison. D’ailleurs, les symptômes de la passion n’ont rien de “raisonnables” nous le savons tous. Donc l’amour n’est pas la passion même si parfois on lui prête ce nom ou que certains les confondent. Je disserte en détails sur cette question dans le billet intitulé "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2013/07/22/24-passion-amoureuse-intensite-drogue-alienation-et-destruction" target="_blank">Le véritable visage de la passion amoureuse</a>", que je vous incite à lire par la suite.<br>
<br>On ne peut raisonnablement aimer ce qu’on ne connaît pas. On peut aimer l’image qu’une chose ou que quelqu’un vous projette sans connaître ce quelqu’un vraiment, mais cela se rapproche plus d’un phénomène comparable à celui des fans qu’à l’amour. Le fan de Mylène Farmer ou de Pascal Obispo va montrer tous les signes de la passion pour son idole, penser à lui tout le temps, afficher ses posters partout dans sa chambre, faire des heures de queue sous la pluie pour assister à un concert, sillonner le pays pour suivre toutes ses dates, lui envoyer des mots doux ou même des cadeaux, mais en réalité, que connaît le fan de la vraie personnalité de son idole ? De ce que serait la vie avec elle au quotidien ? Du bonheur et de l’attention que son idole serait capable de lui apporter, de l’amour qu’il serait en mesure de lui offrir en retour ? RIEN.<br>
<br>Ce sur quoi le fan fonde son “amour” est seulement l’image qu’il a de son idole, et absolument pas la personne qui se cache sous l’image du chanteur à succès. On en revient toujours à cette notion de fantasme, opposable à la notion de réalité, de passion opposable à l’amour vrai.<br>
<br>Je pense que la notion de passion est maintenant définie et je n’y reviendrai pas. Je ne parle maintenant plus que de l’amour qui n’est pas à mes yeux cette passion irraisonnée (pléonasme).<br>
<br>
L’amour vrai, contrairement à la passion, n’existe pas d’emblée. L’attirance physique oui, la sympathie et un certain attachement peuvent naître au premier coup d’oeil ou en ne connaissant qu’à peine l’autre mais pas l’amour. <br>
<br>
Cet amour là est tout autre car il repose sur la connaissance de l’autre et sur ce que son contact nous apporte, nous procure. Il repose sur des valeurs ancrées dans le quotidien avec cet autre, sur l’expérience de l’autre, des actes, des attentions, des échanges, du concret. Il n’est pas fantasmé. Il fait clairement appel à notre conscience plus qu’à des pulsions irraisonnées.<br>
<br>
<b>Antonin ARTAUD (1896-1948) disait “On gagne l'amour par la conscience d'abord, et par la force de l'amour après.”</b> <br>
Cette phrase résume bien ma pensée et ce que je vais vous exposer maintenant.<br>
<br>Quand Artaud parle de “Conscience d’abord” il veut dire, l’acte volontaire, conscient, raisonné. Conscience comme connaissance. Apprendre à connaître l’autre, à aimer l’autre pour ce qu’il est et non pour l’image de l’amour qu’il peut vous renvoyer. Apprendre à l’aimer pour ses imperfections aussi, pour sa réalité. Et comme toute connaissance, l’apprentissage de l’autre demande du temps et de la volonté. L’amour, s’il arrive, n’arrive pas d’emblée mais se gagne. Autrement dit, il se construit dans le temps. Il ne préexiste pas. Mais une fois que cet amour est là, fondé sur du solide, du temps, des moments, des actes, des épreuves même alors, il se nourrit de lui-même et ce moteur que l’on fait démarrer au départ grâce à la raison, peut tourner longtemps sur sa seule force (avec un bémol que j’expose ci-après).<br>
<br>Je reprendrais tout de même l’image du moteur car elle sert bien mon propos. La force de l’amour n’est pas non plus une constante immuable. Le mouvement perpétuel n’est pas de ce monde. Et nous voici parti dans un rappel de physique. Une voiture lancée à pleine vitesse et dont on coupe le moteur continuera à avancer un certain temps grâce à son inertie (sa force propre), mais finit par s’arrêter, tôt ou tard, à cause des frictions provoquées entre les parties, sans parler de la résistance de l’air. On le sait tous.<br>
<br>
Pour que l’objet en mouvement s’arrête le plus tard possible il faut limiter des frictions au maximum (entre les essieux et les roues, entre les roues et la route), et diminuer au maximum la résistance avec l’air (donner un profil aérodynamique à la voiture). Et si on veut que la voiture ne s’arrête jamais il faut constamment alimenter son moteur avec du carburant.<br>
<br>L’amour n’a rien de différent. Une fois le moteur lancé grâce au temps de connaissance de l’autre jusqu’à la naissance du sentiment, il s’alimente pas sa force propre mais si on ne fait rien contre les frictions naturelles qui existent entre deux personnes vivant ensemble au quotidien, diminuer les résistances alors qu’on alimente pas cet amour par des actes, des mots, des moments, il finit par s’arrêter.
<br><br>C'est le désir sur lequel il faut veiller en permanence et si on n'y prend pas garde, il tend à diminuer avec le temps (surtout le désir physique). Et à l’inverse d’une automobile, quand l’amour à calé, il est pratiquement impossible de faire redémarrer la machine. (je traite plus en profondeur cette question du désir dans plusieurs autres billets comme par exemple celui que j'ai intitulé "<a style="text-decoration: none;" href="http://blogmartien.com/index.php/post/2008/05/18/14-partenaire-sexuel-unique-pour-la-vie-modele-realiste-ou-fantaisiste" target="_self">Partenaire sexuel unique ad vitam eternam, modèle réaliste ou fantaisiste ?</a>")<br>
<br>L’amour se construit et s’entretient. Il doit reposer sur des fondations solides que seul le temps et le désir de construire avec l’autre peuvent permettre d’étayer. Il repose sur des éléments faisant plus appel à la raison qu’à la passion. Il peut avoir l’air moins “excitant” au départ (moins brûlant) mais au final, on passe de un à deux (et peut être à plus si ça donne des bébés). A l’arrivée, on a quelqu’un qu’on apprécie et qui vous apprécie pour ce que vous êtes, pour ce que vous faites. On a construit une relation humaine, et c’est une oeuvre en soi au-delà du plaisir que cela procure de partager sa vie avec quelqu’un qu’on aime.<br>
<br>
<b>CONCRETEMENT qu’est-ce que ça veut dire ?<br>
</b><br>Simplement que si quelqu’un nous plaît au départ par ce que nous en percevons, il ne suffit pas de le fréquenter le temps d’un éclair pour affirmer si oui ou non une relation est possible avec cette personne. Qu’il ne faut s’attacher à aucun sentiment, sensation, pulsion soudaine pour préjuger de la viabilité d’une relation à terme, que seul le temps et les moments passés avec l’autre peuvent permettre de créer les conditions nécessaires à développer un sentiment amoureux et qu’une passion soudaine n’est garante d’aucun avenir, pas plus qu’une rencontre sans effusion n’est le signe d’un amour impossible à terme.<br>
<br>Pour clore ce billet j’ajouterai, suivant mon raisonnement, que l’idée du “on est fait l’un pour l’autre” est alors caduque. Personne n’est fait pour personne, de la même façon qu’une maison n’est pas faite pour le sol sur lequel elle repose. certes il faut qu’il y ai des affinités de départ, mais ensuite tout est une question de travail.<br>
<br>Lorsqu’une relation avorte, se rassurer en se disant “pas grave, on ne devait pas être fait l’un pour l’autre” est très confortable, vive le fatalisme qui nous évite la remise en question, mais en fait, le problème ne vient pas du tout d’une question “d’affinités” mais plutôt de sa propre incapacité à transformer une attirance en relation construite. Avec un peu de travail, beaucoup de gens seraient “fait” pour beaucoup d’autres.<br>
<br>J'aborde d'ailleurs cette question de l'<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2007/02/18/4-femme-ou-homme-de-sa-vie-etre-unique-mythe-ou-realite">être unique en tant que mythe</a> dans le billet suivant.<br>/index.php/post/2007/02/16/3-l-amour-existe-t-il-d-emblee-ou-se-construit-il#comment-form/index.php/feed/atom/comments/2A la recherche de "l'étincelle" !urn:md5:e7ec8730c93c0741c4b2bbd8beea27702007-02-14T22:08:00+00:002017-10-01T11:35:35+00:00Mister LAmourJe constate autour de moi de plus en plus de femmes autour de la trentaine ou un peu plus qui n'arrivent plus à être amoureuses ou qui ne l'ont pas été depuis longtemps, ce qui revient à peu près au même.<br>
<br>Quand je leur demande : "mais ces dernières années tu n'as rencontré aucun homme qui te plaisait, que tu as pu trouver attirant, sympa, drôle, gentil ou/et attentionné ?" la réponse qui arrive presque systématiquement c'est : "Bien sûr que j'en ai rencontré, on s'est vu quelques fois, je suis sortie avec certains, mais il n'y avait jamais l'étincelle, donc à quoi bon continuer". Puis elles s'expliquent cela en le mettant sur le dos "d'une exigence plus grande qu'avant" ou "de la faute à pas d'chance". Bien évidemment le problème n'est pas là. <br><br><b>Préambule</b> : je songe avant même de vous glisser mes pensées ici, à tous ceux qui vont soutenir le contraire de ce que je vais exposer, m'opposer toutes ces exceptions qui ne feront que confirmer ce que je pense être une règle. Donc avant même d’entendre les contradicteurs je dis : Oui il y a des exceptions mais ayons l’humilité d’accepter ou de reconnaître que nous n’en sommes pas ou ne vivons pas forcément dans l’exception. J'ajouterai que je ne parle ici que des femmes mais j'imagine que les hommes ne sont pas vraiment différents sauf que je n'en fréquente pas.<br><br><font color="#0c10ff">A quoi les femmes se réfèrent-elles lorsqu’elles parlent de cette fameuse "étincelle"</font> qui va les pousser à démarrer une relation (ou pas), à la creuser ou à la faire avorter ? <br>
<p>Je dis bien "avorter" car après quelques RV on ne peut pas considérer qu’on connaît quelqu’un. Dès lors, le choix que l’on fait de se détourner de quelqu'un qui vous a pourtant attiré au départ n’est basé que sur une intuition et non sur la connaissance de l’autre et sa réelle incompatibilité avec lui.<br>
<br>
En fait, sans le savoir, quand elles parlent d'étincelle, les femmes se réfèrent à quelque chose qu’elles ont connu plus jeune. Cette flamme qui existait dès les premiers instants d’une rencontre.<br>
<br>
Petite histoire : "Elle avait 20 ans, le trouvait marrant, mignon, craquait sur son sourire et le coeur se mettait à battre dès les premiers rendez-vous. A peine l’avait-elle quitté que déjà elle pensait à lui et avait hâte de le revoir. Sans même parler de coup de foudre ou de passion, bien que cela semble s’en rapprocher, il s’agissait d’une sensation assez forte, vite perceptible, une sensation qui la poussait vers l’avant et vers l’avenir. Elle se lançait à corps perdu dans cette nouvelle idylle qui finissait parfois par se transformer en une véritable histoire d'amour."<br>
<br>
C'est justement parce que toutes les femmes ont connu, étant jeunes, des histoires d'amour qui ont donc commencé par cette étincelle, qu'elles ont tendances à fonder leurs décisions par la suite, pendant une bonne partie du reste de leur vie et le plus souvent totalement inconsciemment, sur le raisonnement suivant :<br>
<br>
SI : Homme qui me plaît + étincelle = possible histoire d’amour (ce qui n’est pas faux)<br>
<br>
DONC : Homme qui me plaît + pas d’étincelle = histoire d’amour impossible à terme<br>
<br>
Et cette seconde équation va de soi pour les femmes parce qu’elles partent du postulat implicite suivant :<br>
<br>
"C’est grâce à l’interaction amoureuse qui pré-existe (ou pas) entre un homme et une femme, que naît une étincelle chez elle (ou pas)." Autrement dit, "l'étincelle" est un indicateur fiable d'une interaction amoureuse ou de son absence.<br>
<br>
Le problème c’est que ce postulat est complément faux, "l'étincelle" n'est un indicateur de rien du tout. Je m’en expliquerai plus bas.<br>
<br>
Partant de là, assurées que "l’étincelle" est là clé pour ne pas se tromper, les femmes vont totalement et aveuglement s’en remettre à elle pour persévérer avec ce nouveau venu ou le laisser tomber très rapidement.<br>
<br>
Cela amène la plupart d'entre-elles à ne plus se lancer dans une relation même quand elles rencontrent quelqu’un qui a objectivement tout pour leur plaire au départ, quelqu’un qui d’ailleurs, rencontré quelques années plus tôt les aurait probablement faites "craquer".<br>
<br>Cela aboutit à une existence jalonnée de rencontres sans suite ou d’aventures plus ou moins brèves, et une raréfaction des histoires d’amour, voire leur disparition totale puisque pour qu’il y ait histoire encore faut-il qu’il y ait relation dans la durée et que ces femmes, n’y croyant pas dés le départ (par manque de "feeling", ce fameux et souvent pathétique "feeling", je déteste ce mot franglais synonyme d'étincelle), ne laissent dés lors pratiquement plus le temps à aucune relation de s’installer.<br>
<br>
Elles sont tellement habituées à associer "étincelle" à "perspective amoureuse" que si "l’étincelle" n’est pas là, elles perdent toute envie, toute motivation d’aller plus loin, persuadées que même si elles se lançaient, ça n’aboutirait à rien (donc autant zapper tout de suite et chercher quelqu'un d'autre).<br>
<br>
Mais le hic, c’est que le postulat implicite tout autant que le raisonnement sur lequel il repose est faux (je vais le répéter pour être limpide) :<br>
<br>"Puisque c’est de l’interaction amoureuse qui se crée entre un homme et moi que jaillit l'étincelle, s'il n'y a pas d'étincelle et bien qu'un homme me plaîse, il est inutile de poursuivre avec lui car aucune histoire d'amour n'est à espérer cette relation."<br>
<br>
Je vais maintenant pour expliquer pourquoi tout raisonnement/choix/réflexion qui découle de cette idée, est une purement et simplement une aberration. Et c’est pourtant sur la base de cette aberration que bien des femmes orientent leur choix.<br>
<br>
Alors <font color="#0c10ff">en quoi, <b>croire que "l’étincelle" est un indicateur fiable, est une grossière erreur</b> ?</font><br>
<br>
Tout bonnement parce que ça n’est pas l’interaction amoureuse ou l'attraction entre deux personnes qui est responsable de cette soit disant étincelle. C'est seulement notre propre état psychique/état d'esprit à ce moment là. En d'autres mots, notre sensation n'a rien à voir avec la personne qui est en face de nous (et dont nous ne connaissons encore rien sinon qu'elle nous attire) mais a tout à voir avec nous-mêmes.<br>
<br>
Je m’explique.<br>
<br>
Lorsqu’on est jeune, que notre personnalité se construit ou s’affirme, on est par nature très entier, idéaliste, excessif, optimiste, rêveur. Bref, on a une tendance naturelle à s’emballer pour tout ce qui est nouveau et agréable (une personne, une activité, un projet). On ne décide pas de s’emballer, c’est juste comme ça que l’on réagit à cet âge là et cela ne relève d'aucun choix. Quand on a prit "de la bouteille", devant une même situation qui, quelques années auparavant, nous aurait fait tourner la tête, on réagit de façon plus sereine, moins passionnée et c'est normal. <br>
<br>
On a beau avoir la sensation de ne pas changer ou de ne rien faire pour, le temps et les événements s’en chargent. Devant une situation identique, on ne réagit plus à 30, 40, 50 ans de la même façon qu'à 10, 15, 20 parce que nous ne percevons plus les choses de la même façon.<br>
<br>
<font color="#ff3333"><b>Ça n’est pas ce qui est autour de nous qui change mais simplement notre perception des choses</b></font>. <br>
<br>
Nous connaissons tous ces gens (peut-être vous) qui ne cessent de dire "C'était mieux de mon temps". Avant les étés duraient plus longtemps, la vie était plus douce, moins chère, les gens étaient plus aimables, il y avait moins de violence, etc, etc... <br>
<br>
Bref, à en croire les nostalgiques, plus le temps passe, plus tout empire. Et pourtant, dans les faits il n'y a pas plus de malheureux aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Dans les faits, à de rares exceptions, plus on avance, plus tout progresse. Pas de guerre devastatrice depuis plus de 70 ans (du jamais vu), avec la médecine, l'alimentation, les lois anti polution, anti tabagisme, la durée moyenne de vie à doublé en 150 ans, les pays pauvres sont moins pauvres, en 25 ans la famine dans le monde à été pratiquement divisée par deux, etc...<br>
<br>
A une autre échelle, c'est un peu comme lorsqu’on revient dans la cour de notre école maternelle et que l’on a l’impression que tout est devenu plus petit, plus gris, plus banal. On avait gardé le souvenir de ce lieu à travers nos yeux d’enfants et on est un peu déçu de se rendre compte que l’arbre géant de nos souvenirs, ce chêne qui trônait majestueux au milieu d’une immense cour de recréation n’est en fait qu’un arbre bien banal planté au milieu d'un patio étroit.<br>
<br>On sait bien que l’arbre où la cour n’ont pas pu rapetisser entre le temps où nous étions enfant et aujourd’hui. On se rend bien compte que c'est notre perception du lieu qui a changé. Quoi qu'on fasse, on ne reverra jamais cet arbre tel qu'on se le remémore. Cet arbre là, le majestueux, appartient au passé.<br>
<br>En ce qui concerne les choses ou les lieux, il est aisé de se faire une raison et d’admettre l'influence de notre perception sur la réalité. Malheureusement il semble en être tout autrement en ce qui concerne les sentiments, les sensations.<br>
<br>Difficile d’admettre que ce qui vous a fait chavirer un jour n’était pas la personne que vous aviez face à vous mais simplement la perception que vous aviez d’elle avec votre coeur, vos yeux, votre esprit d’ado ou de jeune adulte et/ou des circonstances particulières, du contexte.<br>
<br>Mais, comme l’arbre de la cour d’école passé par le prisme des yeux d'enfants, le même homme avec le même sourire et les mêmes qualités, vu par un coeur d’étudiant dans le contexte de vacances d'été inoubliables ne provoque pas du tout la même réaction que vu par un coeur d’adulte dans le contexte routinier du boulot. Pourtant objectivement c’est bien la même personne tout aussi capable de se faire aimer de vous.<br>
<br>Et si on ne parvient pas à admettre, d'une part que les sensations qui nous ont tant plues appartiennent à une période passée, un contexte où nous étions psychologiquement aptes à les vivre et d'autre part que ces sentiments n'étaient absolument pas liés à la personne qu’on avait en face de soi à ce moment là mais à notre perception alors, on est voué à rechercher indéfiniment l’impossible. Aucun homme ne pourra provoquer chez une femme (et vice vers ça) une sensation qui appartient au passé, qui n’existait que parce qu’on était soi-même différent de ce que l'on est à présent. Aucun homme ne saurait faire reculer le temps et remplacer comme par magie votre coeur d'adulte par un coeur d'ado.<br>
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Si on comprend cela, se référer à ce fameux "feeling" pour se projeter dans une possible relation avec un homme est bien une aberration lorsqu’une femme n’est plus adolescente ou très jeune. Il est probable qu’elle ne ressente plus jamais ce "petit truc" ou en tous cas extrêmement rarement car sa propre configuration a changé. Le problème alors n’est pas l’homme qu’elle a en face d’elle mais juste le manque total de discernement dont elle fait preuve à propos d'elle-même.<br>
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J’irai même encore plus loin dans mon raisonnement en affirmant que cet état de fait (la perception qui change avec les années) est normal, et qu'il serait malsain qu'il en soit autrement. En effet, se remettre à ressentir - adulte - des sensations qui appartiennent à l’adolescence est plutôt un signe d’immaturité et de déséquilibre, et fonder une possible relation là-dessus est pour le moins périlleux.<br>
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Aznavour a écrit : "il est doux de revenir aux sources du passé, on a souvent besoin d’un bain d’adolescence" et je suis d’accord, mais ne se fier qu’à cette époque révolue pour prendre des décisions essentielles telles que juger la viabilité potentielle d’une relation pour anticiper l'avenir est complètement irrationnel et immature.<br>
<br>Cela ne peut mener qu’à une seule chose, passer à coté de personnes qui ont tous les atouts pour nous faire vivre une belle relation et dont le seul vrai handicap est une incapacité à faire naitre une “étincelle” qui appartient à un passé révolu et à une personne que nous ne serons plus jamais !<br>
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Tout est plus une question de perception que de réalité et on ne peut pas raisonnablement espérer retrouver une perception lié à ce que nous ne sommes plus.<br>
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Tant qu’il n’y aura pas cette prise de conscience essentielle et que les femmes continueront à ne se fier qu’à "l'étincelle" cette sensation subjective et anachronique pour présager de leur sentiments à venir envers quelqu’un qui a, au départ, à priori tout pour leur plaire, il n’y a aucune raison pour que les choses changent. Ce ne seront toujours que des déceptions ou des semi échecs.<br>
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Si l'attirance peut relever du hasard, en revanche, l’amour, lui, n’arrive pas par hasard, ne naît pas d'une "étincelle" mais il se construit. Cela me semble une évidence mais ça ne semble pas l’être pour tout le monde. Cela fait d'ailleurs l’objet de mon prochain billet intitulé "<a href="http://blogmartien.com/index.php/post/2007/02/16/3-l-amour-existe-t-il-d-emblee-ou-se-construit-il" target="_blank">L'amour existe-t-il d'emblée ou se construit-il </a>?".</p>/index.php/post/2007/02/14/2-a-la-recherche-de-l-etincelle#comment-form/index.php/feed/atom/comments/1